Le cardinal George Pell condamné à six ans de prison
Le cardinal George Pell, 77 ans, devra passer au minimum trois ans et huit mois derrière les barreaux, période après laquelle il pourra réclamer la liberté sous caution. Le prélat australien, qui clame son innocence et a fait appel de sa condamnation, a été reconnu coupable en décembre d’agressions sexuelles sur deux mineurs âgés de 12 et 13 ans au moment des faits, dans les années 1990. Mais ce verdict n'avait pu être annoncé que fin février pour des raisons juridiques.
Le juge Peter Kidd a expliqué avoir tenu compte pour rendre sa sentence des «crimes odieux» commis par un prélat ayant profité de sa position d'autorité sur les jeunes victimes. Il a reconnu que les actes du cardinal Pell ont eu des répercussions «profondes» et «durables» pour les victimes. Le juge a aussi mis dans la balance l’âge avancé du condamné, ses problèmes cardiaques et le fait qu'il avait «par ailleurs mené une vie irréprochable». «Vous pourriez ne pas vivre assez longtemps pour sortir de prison», a-t-il relevé.
Après la lecture de la sentence, le prélat a été reconduit dans la prison de Melbourne où il est détenu en isolement, comme il est prévu pour les personnes reconnues coupables d’abus sexuels.
Le cardinal Pell continue à se déclarer innocent et son avocat fera appel. Ce nouveau procès se tiendra les 5 et 6 juin prochains.
Pour garantir le cours de la justice, le Pape avait confirmé les mesures conservatoires déjà prises vis-à-vis du cardinal Pell lors de son retour en Australie, c’est-à-dire, durant tout le temps de la procédure, l’interdiction de l’exercice public du ministère et de tout contact avec des mineurs.
Le 27 février dernier, le directeur par intérim de la Salle de Presse du Saint-Siège, Alessandro Gisotti, avait confirmé que le cardinal George Pell n’était plus le préfet du Secrétariat pour l’Économie du Saint-Siège. Son mandat théorique de cinq ans était arrivé à échéance le 24 février. Depuis son retour en Australie durant l’été 2017, le cardinal Pell était en congé et n’exerçait plus réellement cette fonction, bien qu’il soit resté, nominalement, à la tête de ce dicastère.
Alessandro Gisotti avait par ailleurs précisé que, après la procédure civile, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi allait maintenant s'occuper de ce cas selon les modes et les temps établis par les normes canoniques.
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