Exercices spirituels: vivre la mission en lien avec la communion fraternelle
Le prédicateur a insisté sur l’importance de vivre le sens de la communauté dans la sphère civile. Il a rappelé le message de fin d’année du président de la République italienne Sergio Mattarella dans lequel le chef de l’État avait exprimé une appel à «partager des valeurs, des perspectives, des droits et des devoirs», en pensant à «un futur commun à construire ensemble». Le père Gianni a donc insisté pour sa part sur «le rôle et la mission de l’Église pour l’édification d’une fraternité authentique, solidaire, inspirée d’un amour fort et durable» comme celui que Jésus nous a enseignés.
Selon la définition de la Constitution conciliaire Lumen Gentium, Dieu «veut sanctifier et sauver les hommes» non pas individuellement mais en constituant «un peuple qui le reconnaisse selon la vérité et qui le serve dans la sainteté». Il est ainsi possible de liquider «d’une façon définitive tout repli et toute tentation individualiste» pour arriver «à vivre de communion et dans la communion», en ouvrant nos cœurs à l’unité et à la concorde.
Travailler dans un esprit de communauté
Tous les niveaux de la vie de l’Église doivent donc être des occasions de vie communautaire qui soient à l’image de la première communauté apostolique. Cette exigence est valable pour toute cellule ecclésiale, pour toutes les communautés religieuses, comme pour la Curie romaine dans son ensemble, qui doit faire corps autour du Pape.
La vie fraternelle «ne peut pas être un instrument» mais elle est au contraire un don, un mystère, une expérience mystique «de présence du Seigneur Ressuscité au milieu de nous», à travers «un amour alimenté par la Parole et par l’Eucharistie», «purifié dans le Sacrement de la Réconciliation» qui doit nous aider aussi à aller au contact des plus pauvres, qui sont l’image du Christ.
La culture de la main tendue
Le père Gianni a invité au «courage de vivre et d’agir», surtout dans les villes «où nous sommes au contraire souvent contraints de rencontrer des personnes qui veulent arrêter de vivre». Contre la tentation du fatalisme et de la résignation, le prédicateur a proposé des paroles du maire de Florence, Giorgio La Pira, qui en 1954 avait inauguré un quartier destiné aux réfugiés italiens ayant dû quitter la Dalmatie et l’Istrie, des terres devenues yougoslaves après la Seconde guerre mondiale. Beaucoup de ces pauvres gens avaient trouvé portes closes en tentant de s’installer dans certaines localités italiennes.
Mais La Pira, lui, les avait accueillis avec enthousiasme en déclarant : «Toute ville recèle en elle une vocation et un mystère», et accueillant donc ces nouveaux arrivants pour les inviter à construire une «maison commune» avec les Florentins. Cette culture de la main tendue est donc une responsabilité des chrétiens. «Nous, Église, nous devons en être inspirateurs, témoins, sans incohérences, sans peur, sans replis, dans l’écoute de l’Évangile, parce que la ville est aussi habitée par beaucoup de divisions.»
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