Le Saint-Siège dénonce les conditions des femmes rurales
Amedeo Lomonaco – Cité du Vatican
Les femmes travaillant dans les zones rurales risquent de devenir «victimes des trafiquants» car elles se retrouvent «souvent marginalisées en raison de la pauvreté et du chômage». Elles deviennent également victimes de ce que le Pape François appelle la «culture du déchet» car «elles ne sont pas seulement exploitées», mais également «traitées comme des déchets et des restes». C’est ce qu’a déclaré mercredi 13 mars Mgr Fernando Chica Arellano lors de la conférence organisée au siège du CNEL (le Conseil National de l’Economie et du Travail) à Rome en Italie, centrée sur le thème: «Des ponts, pas des murs. Les femmes entre la vie et le travail». Mgr Arellano, observateur permanent du Saint-Siège auprès des organisations et des organismes des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO, FIDA et PAM), a également indiqué une priorité: «Nous devons nous assurer que la femme n'est pas, pour des raisons économiques, forcé à travailler trop et à des moments trop pénibles, ce qui ajoute à toutes ses responsabilités» à la maison et dans la famille.
Accès à la terre et droits de l'homme
Les femmes rurales représentent plus du quart de la population mondiale, elles dépendent principalement des ressources naturelles et de l’agriculture. Dans les pays en développement, elles représentent environ 43% de la population active. Dans de nombreux cas, elles vivent dans l'insécurité et sont victimes de discrimination et de violence.
L'accès à la terre pour les femmes est essentiel a estimé l’observateur permanent auprès du Saint-Siège, «pour la réalisation des autres droits de l'Homme». Parmi ceux-ci, «le droit à la vie, à la santé, à la nutrition, au travail, à l'éducation, à l'identité culturelle et à la participation à la vie sociale et politique». C’est pourquoi le droit des femmes à la terre et aux ressources naturelles, a ajouté Mgr Arellano, «peut être qualifié de droits de l'homme fondamentaux».
Dignité de la personne humaine
Pour renforcer la position des femmes rurales, «il est donc nécessaire de réaffirmer comment l'égalité fondamentale entre l'homme et la femme» est enracinée «dans la dignité inviolable de la personne humaine»: «il faut surmonter et vaincre, a déclaré Mgr Arellano, cette mentalité chauvine dont parle également le pape François et qui conduit à des actes de violence à l'égard des femmes, qui en font un objet d'abus, de trafic et de profit». Cependant, il a conclu que «l'égalité des droits fondamentaux de l'homme et de la femme ne doit en aucun cas entraîner une entrave à la reconnaissance de la distinction qui existe entre eux». «Cette distinction souligne le caractère unique de leurs différences et la nécessité d'une complémentarité mutuelle».
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