Tristesse et solidarité au Sri Lanka suite aux attentats
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
«Tout le peuple a été affecté» par ces attaques sanglantes survenues dimanche, souligne Mgr Pierre Nguyen Van Tot au micro de Vatican News. La communauté chrétienne est particulièrement touchée, les attentats ayant visés des églises très fréquentées le jour de Pâques - l’église Saint-Sébastien de Negombo, où s’étaient rassemblées près de 800 personnes, le sanctuaire de Saint Antoine de Padoue à Colombo, et l’église évangélique de Sion à Batticaloa.
Des volontaires travaillent encore au nettoyage des sites où les destructions matérielles se sont ajoutées au carnage humain. Le nonce apostolique perçoit un esprit de solidarité en cette période d’épreuve.
«Tout le monde est triste, non seulement les catholiques mais tout le peuple du Sri Lanka. C’était un coup très fort, surtout le jour de Pâques; c’était aussi pendant la fête du Nouvel An. J’ai visité les communautés, les églises, j’ai vu beaucoup de personnes venues pour aider. J’ai rencontré beaucoup de prêtres, ils sont très solidaires et soutiennent aussi les prêtres responsables de ces églises [visées par l’attentat]. Dans les prochains jours, nous tâcherons d’organiser une messe pour les défunts, dans une paroisse. Nous allons prier ensemble.
[Les terroristes] ont aussi attaqués des hôtels, une église non-catholique. Donc je pense qu’ils visent les catholiques mais aussi les autres, et je pense que dans l’ensemble, ils visent le pays. Ils voulaient ruiner le pays politiquement», affirme Mgr Van Tot.
La crainte d’un regain de tensions
La police continue son enquête pour identifier les responsables. L’Organisation État Islamique a revendiqué les attaques mardi. Le gouvernement sri-lankais les attribue quant à lui à un mouvement islamiste local, le National Thowheeth Jama'ath (NTJ). Une quarantaine de personnes auraient déjà été arrêtées.
Le nonce apostolique craint de nouvelles violences, bien que le gouvernement se veuille rassurant.
Les terroristes «se sont organisés depuis longtemps, et malheureusement, on n’a pas pu prévenir ça. Il n’y avait pas eu de contrôle. Ici à Colombo, dans l’archidiocèse, il y a plus de cent paroisses, dans certaines paroisses il y a aussi des églises auxiliaires… donc c’est très difficile à surveiller. Le gouvernement a dit qu’il protège les évêques, les églises… Mais j’ai peur que ces gens-là puissent encore agir», explique-t-il.
Selon le recensement de 2012, le Sri Lanka compte 70% de bouddhistes, 12,6% d’hindous, 9,7% de musulmans et 7,6% de chrétiens, pour 22 millions d’habitants environ.
«D’une façon générale, on vivait bien ensemble. Donc le gouvernement tâche de leur dire que celui qui commet un acte violent ne peut pas être pris pour tout le groupe. C’est un acte individuel ou de quelques personnes, mais on ne peut pas généraliser ou dire que tous les autres sont comme ça», rappelle le nonce apostolique.
Pour l’heure, le bilan est de plus de 350 morts, dont au moins 45 enfants et adolescents, et environ 500 blessés.
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