Le regard du cardinal Filoni sur les défis des Œuvres Pontificales Missionnaires
Adélaïde Patrignani (avec Fides) – Cité du Vatican
Le Cardinal Filoni a d’abord souligné l’importance de la lettre apostolique Maximum illud du Pape Benoît XV, qui donna l’impulsion nécessaire «au renouvellement évangélique profitable de la mission ecclésiale». Le centenaire de la publication de cette lettre sera célébré, selon la volonté du Pape François, par le mois missionnaire extraordinaire d’octobre prochain.
Pour le Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, le Pape François lance par là une triple invitation: «en premier lieu, il nous invite à renouveler la mission en tant qu’engagement baptismal de tous les fidèles sans laisser ou déléguer aux seuls Instituts missionnaires cette dimension fondamentale de la foi de tout le Peuple de Dieu. En deuxième lieu, la mission doit devenir le paradigme de la vie ordinaire et de toute action de l’Église. Enfin, il est demandé à tous les chrétiens, dans leurs diocèses, paroisses, mouvements et groupes ecclésiaux, de se constituer en un état de mission permanente».
Les catéchistes, figures essentielles de l’évangélisation
Le Cardinal Filoni a ensuite souligné l’importance fondamentale des catéchistes dans la vie des Églises des territoires de mission, les qualifiant de «figures clef de l’effort d’évangélisation, en particulier dans les milieux et communautés ruraux». «Ils sont responsables de très nombreuses communautés missionnaires qui leur sont confiées par les curés et les évêques, a-t-il rappelé, conduisant la liturgie dominicale de la Parole très souvent avec la distribution de l’Eucharistie. Ils sont responsables de la prière et de la charité. Ils vivent avec leur famille au milieu de leurs compatriotes, chrétiens ou non, membres du même village et de la même communauté civile. Ils préparent enfants et adultes aux sacrements». Lorsque les catéchistes sont «sérieusement engagés et bien valorisés et formés, ils constituent de véritables animateurs et formateurs pour l’ensemble de la communauté chrétienne», a-t-il poursuivi, avant d’évoquer le défi de leur formation.
Une formation appelée à évoluer
Dans le contexte actuel, «il est nécessaire de découvrir toujours de nouvelles formes d’être et de faire le catéchiste», a estimé le Cardinal Filoni, indiquant la possibilité de confier la catéchèse non plus seulement à une personne particulièrement disponible et préparé, mais également à de petites équipes de quatre ou cinq personnes, composées de laïcs, de prêtres et de consacrés. Il n’en demeure pas moins indispensable de veiller à leur formation, afin «qu’elles puissent rendre un véritable témoignage de foi et d’Église dans le monde».
Pour parvenir à cet objectif, les Églises locales doivent assurer une formation initiale et continue ad hoc des catéchistes, choisis après un discernement attentif, soigner les structures de formation et choisir des formateurs préparés, en résolvant également les questions d’ordre pratique. Le Cardinal Filoni a ensuite proposé une collaboration plus étroite entre les Églises locales, les services nationaux concernés des Conférences épiscopales et le Secrétariat international de l’Union pontificale missionnaire.
L’enjeu des ressources financières
Enfin, le Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples a souligné la nécessité de «repenser les modalités de prière, d’animation missionnaire et de collecte de fonds pour la missio ad gentes du Pape en lien avec les Églises particulières». Une «question urgente» selon le prélat, qui s’inscrit dans le cadre d’une «authentique et radicale réforme des Œuvres pontificales missionnaires dans l’esprit que nous a indiqué le Saint-Père François dans l’Exhortation apostolique Evangelii Gaudium».
À cet égard, il a proposé de développer de nouvelles formes de présence des Œuvres pontificales missionnaires auprès des Sanctuaires mariaux et d’autres lieux chers à la dévotion populaire, ainsi que sur les différents moyens de communication sociale. Le cardinal Filoni a également demandé aux Secrétariats internationaux des quatre Œuvres pontificales missionnaires (Œuvre de la Propagation de la Foi, Œuvre de Saint Pierre Apôtre, Œuvre de la Sainte Enfance, et Union Pontificale Missionnaire) de «débuter un processus unitaire de discernement» concernant les modalités d’une collecte de fonds centralisée. Conscient des évolutions, le cardinal Filoni a déclaré qu’il ne faut pas en rester à un modèle qui parfois ne répond pas «aux nécessités de notre temps». «La diminution préoccupante des fonds que les Œuvres pontificales missionnaires reçoivent et peuvent distribuer nous impose donc un regard neuf également sur la collecte de fonds», a-t-il conclu.
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