Dimanche de la Mer: l'Église défend les droits des marins
Marie Duhamel – Cité du Vatican
En ce dimanche, les fidèles sont invités à se souvenir et à prier pour les marins qui sont actuellement un million et demi à sillonner les océans et les mers, transportant près de 90% des biens d’un pays à un autre. Car, «bien que nous ne le réalisions pas toujours, le travail des gens de mer est essentiel pour notre vie quotidienne.» En acheminant d’un bout à l’autre de la planète des objets du quotidien, tels que des frigidaires ou des téléphones, ils jouent «un rôle important et crucial (…) pour notre confort et notre bien-être.»
Des conditions de travail difficiles
Leur vie peut paraître «attrayante» – ils voyagent et découvrent ainsi, pense-t-on, de nombreux pays- mais leur vie est «en réalité chargée de défis et de difficulté».
Dans son message, le cardinal Peter Turkson, Préfet du Dicastère pour le Service du développement humain intégral, énumère : des mois passés dans des espaces confinés, une vie loin de ses proches, l’impossibilité de vraiment décrocher en raison de la brièveté des escales, les rares occasions d’interactions sociales et des salaires payés en retard voire à la fin de leur mission.
Le prélat ghanéen évoque également la crainte permanente des actes de piraterie et d’actes terroristes. «En cas d’accidents maritimes, s’inquiète-t-il, les gens de mer sont incriminés et détenus sans protection effective de la loi et sans bénéficier d’un traitement équitable.
La pression sur ces hommes et forte et, explique le chef de dicastère, «l’isolement et la dépression, associés à un manque d’environnement favorable, peuvent même parfois affecter la santé mentale des marins, avec des effets parfois tragiques et déchirants pour leurs familles, les membres de l’équipage et les propriétaires de navires.»
Progrès à consolider
Le Préfet du dicastère reconnait que leurs conditions de vie se sont améliorées grâce à la ratification et à la mise en œuvre de plusieurs Conventions et législations internationales. Néanmoins des problèmes demeurent «en bien des parties du monde, où des propriétaires de bateaux peu scrupuleux tirent profit d’une application laxiste des lois.» Il appelle ainsi les Organisations internationales, ainsi que les autorités gouvernementales et les différents acteurs de la scène maritime, à faire «un effort supplémentaire pour protéger et sauvegarder les droits des travailleurs en mer».
Un Congrès pour le centenaire de la Stella Maris
Le cardinal Turkson annonce enfin la tenue d’un XXVème Congrès mondial pour célébrer les cent ans de l’Apostolat de la Mer. Il se tiendra du 29 septembre au 4 octobre 2020 en Écosse dans la ville de Glasgow, où le 4 octobre 1920, un petit groupe de chrétiens décidaient dans les locaux de l’Institut catholique de relancer les visites des navires dans les paroisses situées en bord de mer.
Aujourdìhui, l’Apostolat de la Mer se dévoue aux marins et à leurs familles dans 261 ports de 55 pays du monde, avec plus de 200 aumôniers portuaires et des centaines de visiteurs de bateaux et de volontaires.
Ce dimanche, le cardinal Turkson les encourage «à être vigilants et à entrer en contact avec chaque marin et pêcheur en ayant le même esprit d’engagement qui anima les pionniers de ce ministère.» Il les invite à reconnaître le visage du Christ sur les visages de chaque marin. «Dans la Babel des langages, je vous recommande de parler le langage de l’amour chrétien qui accueille tous et chacun sans exclure personne».
Il exhorte enfin toutes les personnes confrontées à des abus, «à ne pas avoir peur de dénoncer les injustices» et à prôner comme le leur recommandait le Pape en septembre 2018, de «travailler ensemble pour construire le bien commun et un nouvel humanisme du travail, promouvoir un travail respectueux de la dignité de la personne qui ne regarde pas seulement le profit ou les exigences de la production, mais encourage une vie digne en sachant que le bien des personnes et le bien de l’entreprise vont de pair.»
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