L’Institut Jean-Paul II rejette les accusations de rupture théologique sur les questions familiales
Le renouvellement de l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les Sciences du Mariage et de la Famille a pour sens de montrer encore plus «la centralité de la famille dans l’Église et dans la société», en confirmant et en relançant «avec une nouvelle vigueur l’intuition originale et encore féconde de saint Jean-Paul II» : un communiqué de cet Institut l’a rappelé hier, lundi 29 juillet, suite aux polémiques de ces derniers jours qui ont parlé d’épuration des professeurs, d’une volonté de rompre avec l’héritage de Jean-Paul II et d’affaiblir l’étude de la théologie morale.
Le communiqué dénonce les critiques parfois agressives et infondées qui ont été diffusées, mais remercie au contraire «tous ces journalistes qui, même avec de légitimes positions critiques envers certains choix, ont voulu raconter avec honnêteté les changements en acte».
Un renforcement des parcours théologiques
«L’approbation du double titre d’études (licence et doctorat en Théologie du mariage et de la famille et en Sciences du mariage et de la famille) assure un gain à la spécificité de la recherche théologique qui est en même temps explicitée et reliée au reste des sciences qui étudient le mariage et la famille», est-il précisé dans le communiqué. «À l’intérieur de ce renforcement de l’offre théologique, la réflexion morale trouve une place nouvelle et plus spécifique, qui se décline dans le double enseignement de Morale du mariage et de la famille et d’Éthique théologique de la vie. Il y aura en revanche moins d’enseignement de Morale fondamentale, déjà prévu dans les études théologiques de premier cycle, sans lequel on ne peut pas accéder à la licence en Théologie (article 3 des Statuts)». En ce sens, explique le communiqué, le projet académique du nouvel Institut, approuvé par la Congrégation pour l’Éducation catholique, se configure comme «un élargissement de la réflexion sur la famille et non comme une substitution de thèmes et arguments».
Aucune suppression de la chaire Karol Wotjyla
L’Institut récuse avec force d’autres accusations : «Les voix qui évoquent la suppression de la Chaire Karol Wojtyla et l’éloignement de son directeur, le professeur Grygiel, sont dénuées de tout fondement, tout comme la nouvelle d’une lettre de 150 étudiants qui se plaignent des nouveautés. Pour le moment, une seule lettre est parvenue aux autorités académiques, de la part des représentants des étudiants dans le cours de licence et de master, dans laquelle ils demandent des explications concernant les nouveautés en cours. Contrairement à ce qui a été divulgué, tous les étudiants ont été rapidement informés des nouvelles et rassuré, conformément à l’article 89 du statut, au sujet de la validité triennale des vieux programmes d’étude», est-il précisé.
«Les Statuts approuvés règlent avec précision les rôles des différentes autorités académiques, à partir du Grand Chancelier auquel sont confiées de précises responsabilités, selon les indications de Veritatis Gaudium. La nouvelle relative à une centralisation du pouvoir dans ses mains est donc fausse, est-il encore précisé. Par exemple, contrairement à ce qui arrivait dans le passé, la nomination des nouveaux professeurs devra se faire à travers un concours public (cf article 24).»
Précisions sur le père Noriega et Mgr Melina
Le communiqué donne aussi des précisions sur deux professeurs, le père Noriega et Mgr Melina : «La cessation du vieil institut et l’activation du nouveau ont comporté, selon l’article 90 des Statuts, la nomination ex novo de tous les professeurs (de façon exceptionnelle et seulement pour ce passage, à la charge du grand chancelier et du doyen, dans la mesure où le conseil de l’Institut n’est pas encore opérationnel), et, dans les prochains mois, des charges académiques. À cette occasion, il a fallu prendre acte de l’impossibilité du professeur Noriega à occuper le rôle de professeur stable, en tant que supérieur général d’un ordre religieux», conformément à l’article 29 de Veritatis Gaudium et à l’article 31 des Statuts. Le professeur Melina, pour sa part, n’est pas reconduit dans sa charge puisque la chaire de Théologie morale fondamentale n’existe plus.
Le communiqué observe aussi que, «sur la base d’un critère de cohérence et d’économie», grâce à certaines synergies avec l’Université pontificale du Latran, le nombre des cours supplémentaires et des séminaires a été réduit. «Ceci a déterminé le non-renouvellement, pour cette année, de certaines collaborations avec des professeurs. À tous leur a été communiquée l’hypothèse de reprendre la collaboration pour les années futures, grâce à une programmation cyclique de certains enseignements complémentaires.»
Il est par ailleurs précisé que «la nouvelle relative au licenciement de certains employés administratifs de l’Institut est absolument fausse. Tous continuent leur service, particulièrement intense en ce temps de changement», précise le communiqué, les assurant de «la gratitude pour tout le travail assumé ces dernières semaines».
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