Le tourisme, une opportunité de développement et de rencontres
Marie Duhamel - Cité du Vatican
Les problématiques liées à l’exercice d’un emploi dans le secteur du tourisme sont nombreuses, quel que soit le métier. Guides touristiques, chefs cuisiniers, serveurs, assistants de vol ou animateurs, de nombreux professionnels du tourisme connaissent des conditions de travail précaires, parfois même illégales, avec des rétributions inéquitables.
Le Préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral évoque également d’autres caractéristiques de ce type d’emploi: un travail fatigant, souvent accompli loin de sa famille, à grande teneur de stress, et soumis à des règles de compétitivité agressive.
Non à l'exploitation des trésors locaux
Le cardinal Peter Turkson souligne «l’indignation» que doit susciter l’exploitation des travailleurs des pays pauvres à haut potentiel touristiques où les populations autochtones profitent rarement des ressources produite. Il juge enfin «inacceptable» non seulement les actes de violence à l’encontre des populations qui accueillent les touristes, «l’offense faite à leur identité culturelle», mais également les activités qui causent «une dégradation et l’exploitation avide de l’environnement.»
Cela étant posé, ce message met en avant les opportunités offertes par le tourisme. Il peut jouer «un rôle significatif dans la lutte contre la pauvreté, économique, sociale et culturelle» écrivait saint Jean-Paul II en 2003. En voyageant, expliquait-il, on se rend compte combien le fossé entre les pays riches et les pays pauvres est grand. Le tourisme permet aussi de valoriser les activités locales et ainsi l’implication des couches les plus pauvres de la population. Cela vaut également pour les plus jeunes, poursuit le cardinal Turkson, qui peuvent devenir «les protagonistes de leur propre développement», «autoentrepreneurs dans des pays désavantagés». Comme le répète le Pape François, «sans travail, pas de dignité».
Une conjoncture expansive
Le tourisme offre la possibilité de cercles vertueux. Selon l’Organisation mondiale du tourisme, un emploi sur 11 est directement ou indirectement lié au tourisme. «On parle d’une conjoncture expansive avec d’énormes impacts sur le plan social, économique et culturel qui a dépassé les espoirs plus optimistes», souligne le cardinal Turkson. D’autant que le nombre de touristes ne cesse d’augmenter. Ils étaient plus de 25 millions en 1950 contre 2 milliards en 2030, selon des estimations.
Autre opportunité, le tourisme offre aux uns et aux autres la chance de pouvoir se rencontrer, «de se confronter à des personnes provenant de divers pays du monde», amorçant «un premier pas dans l’abandon des préjugés et de stéréotypes», et favorisant ainsi la «construction de rapports empreints d’amitié.»
En mars dernier, le Pape François faisait devant de jeunes touristes la promotion d’un «tourisme lent», qui ne s’inspire pas «des canons du consumérisme ou du désir unique d’accumuler des expériences, mais qui soit en mesure de favoriser la rencontre entre les personnes (…) et de faire grandir un respect réciproque».
Dans son message, le dicastère pour le Service du développement humain intégral exhorte enfin les gouvernants et les responsables nationaux des politiques économiques à favoriser le travail des jeunes en particulier dans le secteur du tourisme; «un travail qui mette la dignité de la personne au centre (…), qui soit un instrument afin de promouvoir le développement intégral de tout homme et de l’homme tout entier, qui coopère au développement des communautés en tenant compte de leurs particularités, et qui favorise la création de rapports d’amitié et de fraternité».
Le Préfet du dicastère soutient ceux qui œuvrent en faveur de ces objectifs, et remercie les agents pastoraux qui donnent de leur temps pour que la Parole du Seigneur puisse «illuminer et vivifier» ce domaine singulier du vivre ensemble.
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