Le Saint-Siège alerte sur le sort des “enfants invisibles”, victimes des conflits armés
La juxtaposition du thème des «enfants» et de celui des «conflits armés» dénote une profonde incongruité, affirme Mgr Auza, et pourtant, l’actualité nous le rappelle presque chaque jour avec cruauté : les nombreux conflits qui parsèment le monde et les graves violations qui en sont le corollaire, touchent en première ligne les enfants, garçons et filles. Eux qui devraient être «libres d’apprendre et de jouer», de «grandir dans la connaissance d’eux-mêmes et du monde qui les entoure», se retrouvent pris dans des engrenages qui les privent du joyau de leur enfance, et leur laissent des séquelles physiques, psychologiques, émotionnelles et sociales certaines.
Et les exemples sont multiples : qu’il s’agisse du travail des tout-petits dans des mines en Afrique, de l’enrôlement de jeunes adolescents comme enfants-soldats, ou de l’impact néfaste d’idéologies extrémistes sur des esprits non formés. Souvent, ces situations impliquent un abandon ou une absence d’éducation ou d’instruction. Face à un contexte socio-économique précaire et à un manque de perspectives, il arrive que les enfants et jeunes mineurs entrevoient le conflit armé comme une alternative. Pour combattre le mal à ses racines, il est plus que jamais besoin d’une éducation à la paix dans les familles et les écoles, observe le diplomate, pointant le «rôle crucial des femmes» comme «enseignantes de paix».
Le nonce apostolique évoque ensuite les destructions parfois systématiques de structures nécessaires à la santé et au bien-être des enfants et des populations, -tels que les dispensaires, écoles, et abris-, lors des conflits. «Ces attaques indiscriminées et disproportionnées contreviennent au droit international ainsi qu’au droit humanitaire, et doivent cesser», assène Mgr Auza, qui cite à cet égard le récent appel lancé par le Pape François à propos des enfants pris au piège des bombardements dans la province d’Idleb, au nord-ouest de la Syrie.
Le Saint-Siège prend note de l’évolution des forces de maintien de la paix, visant à protéger les enfants, à informer plus largement les populations et à créer une culture de paix. Il relève aussi les nouvelles initiatives de plusieurs États membres de l’ONU cherchant à prévenir les violations commises sur des enfants durant les conflits. Certaines envisagent même la ratification universelle et la mise en œuvre du protocole facultatif de la Convention sur les droits de l’enfant, portant notamment sur leur implication dans les conflits.
Ce type de débat doit contribuer à réveiller la conscience de la communauté internationale, afin que ces «enfants invisibles» ne soient pas oubliés, pour que les efforts en vue de réintégrer les enfants-soldats ou ceux victimes de graves violations, soient renforcés. Ce soutien doit inclure les plus vulnérables, plaide Mgr Auza, y compris les enfants conçus et mis au monde à la suite de violences sexuelles liées à des conflits. «Ces enfants n’ont pas de moins de dignité et doivent être protégés de la violence et de la mort», conclut-il.
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