Le cardinal Etchegaray, homme de terrain de Jean-Paul II
Après avoir servi l'Église de France comme prêtre puis évêque, notamment à Marseille, le cardinal Roger Etchegaray ouvrait en 1984, à 62 ans, un nouveau volet de sa vie au Vatican. Durant le concile Vatican II (1962-1965), auquel il participe en tant qu’expert, il rencontre une personnalité qui transformera sa vie : Mgr Karol Wojtyla, l'archevêque de Cracovie, futur Jean-Paul II. C’est le Pape polonais qui le créa cardinal en 1979, l’appelant cinq ans plus tard à ses côtés à Rome pour prendre la tête des conseils pontificaux Justice et Paix et Cor Unum.
Le cardinal est un homme de terrain. Celui qui n’a pas fait l’école des nonces deviendra l’ambassadeur de coeur de Jean-Paul II auprès des populations prises dans les conflits. Guerre des Balkans, guérillas en Amérique centrale, chute du bloc communiste, génocide au Rwanda… le cardinal voit défiler les conflits du monde entier. Ses talents de diplomate et son dialogue avec Fidel Castro lui permettent de préparer la visite de Jean-Paul II à Cuba, le 21 janvier 1998. En février 2003, une image restera dans les mémoires, il rencontre Saddam Hussein pour lui apporter le message de paix du Pape et éviter les bombardements sur Bagdad, sans succès.
Homme de dialogue, le cardinal Etchegaray est à partir de 1986 un pilier fondateur des rencontres d'Assise chères au Pape Jean-Paul II, qui lui a également confié la mission de préparation du Jubilé de l’an 2000. Il a ainsi suivi tous les évènements de l’Année sainte. L'une de ses dernières missions extérieures lui sera confiée par Benoît XVI qui l'envoit au Liban durant l'été 2006, dans le contexte du conflit entre Israël et le Hezbollah. La paix en Terre Sainte lui tient particulièrement à cœur. Sa dernière intervention publique date de 2014, lors du consistoire dédié par le Pape François aux Chrétiens d’Orient dans la foulée du Synode sur la Famille. Dans un appel vibrant, le cardinal Etchegaray appelle l’Occident à ne pas oublier l’Orient.
Réaction du Pape François
Selon un communiqué du Saint-Siège, c’est «avec douleur» ce matin que le Pape François a appris la mort du cardinal. Durant la messe célébrée ce jeudi matin à la nonciature de Maputo au Mozambique, où François effectue son 31e voyage apostolique, le Saint-Père s’est remémoré le souvenir d’un «homme de dialogue et de paix». Le cardinal français, qui n'avait pas participé au conclave de 2013 puisqu'il avait déjà plus de 90 ans, avait une grande affection pour le Pape François et partageait pleinement son souci des périphéries et sa défense inlassable de la paix.
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