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Le père Federico Lombardi, ancien directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège. Le père Federico Lombardi, ancien directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège. 

Le père Lombardi rend hommage au cardinal Etchegaray, apôtre de la paix

L'ancien directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège a bien connu le cardinal français Roger Etchegaray, décédé ce mercredi 4 septembre à l'âge de 96 ans. Il rend hommage à ce médiateur infatigable, envoyé par Jean-Paul II dans de nombreux pays en guerre pour défendre des idéaux de paix.

Une figure fondamentale de la Curie romaine et de la diplomatie vaticane s’est éteinte ce mercredi 4 septembre. Le décès du cardinal Roger Etchegaray, ancien archevêque de Marseille et ancien président de l’épiscopat français a ému l’Eglise universelle. Les hommages ont afflué de toute part.

Mgr de Moulins Beaufort, à la tête des évêques de France, a rendu hommage à une vie bien remplie, menée à grand pas avec liberté et joie, dans le recueillement et la prière. Il a remercié le cardinal pour sa fidélité et son service sans faille.  Mgr Pontier, un de ses successeurs à Marseille, salue lui un infatigable ambassadeur de l’Eglise universelle.

À Rome, le père Federico Lombardi, président de la Fondation Ratzinger l’a bien connu. Il salue un homme de justice et un apôtre de toutes les idées de paix. 

Entretien avec le père Lombardi

«J’ai toujours eu l’impression qu’il était l’une des figures fondamentales de la Curie romaine et une fascinante figure de la Curie romaine  au temps de Jean-Paul II. Un peu comme Ratzinger était l’homme de la doctrine, Etchegaray était l’homme de la justice et de la paix, des droits de l’homme, de l’engagement pour le développement. Et c’était une figure qui avait une très grande confiance de la part du Pape Jean-Paul II, qui l’a envoyé aussi dans des voyages et des missions internationales très importantes jusqu’à la fin. On peut citer par exemple, le fameux voyage afin de rencontrer Saddam Hussein, lors de la guerre du Golfe. On se rappelle toujours de ces voyages et des bonnes relations qu’il avait en Chine, en Russie, son ouverture aussi œcuménique, et le dialogue interreligieux.

Vous venez d’évoquer les nombreux voyages effectués par le cardinal Etchegaray dans le monde entier, notamment dans des moments critiques de l’histoire. Quel rôle a-t’il joué pour la paix dans le monde ?

C’était un apôtre, un diffuseur de toutes les idées de paix qu’on pouvait imaginer. Mais ce n’était pas seulement une question d’idées, c’était surtout une question de contact humain. Il se présentait comme un homme de paix incroyable, toujours reçu comme un ami, comme une personne avec laquelle c’est un plaisir de parler et de rentrer en contact. Il a montré, il a donné le visage concret de l’Église engagée pour la paix du monde durant tout le temps où il était en charge du Conseil Justice et Paix, mais aussi dans sa personnalité et dans toute sa vie.

Le cardinal Etchegaray, homme de dialogue, pratiquait le langage du cœur, ce cœur dont il parle dans ces mémoires. C’est ce langage qui lui permettait d’ouvrir des portes parfois fermées à double tour ?

Oui, c’était son attitude. Maintenant le Pape François parle toujours de la culture de la rencontre. Et bien je pense que le cardinal Etchegaray était un modèle de culture de la rencontre. C’était une personne qui se présentait avec toute la vérité, la spontanéité profonde et pas comme un homme de calcul qui avait quelque chose à cacher. Mais il était toujours lui-même avec toute sa personnalité humaine, sa voix, qui se présentait pour entrer en dialogue avec les autres. Je pense que c’est la façon la plus efficace. Et je pense qu’il était un des meilleurs modèles de culture de la rencontre que nous avons connu.

Quels souvenirs avez-vous ? Avez-vous un moment plus particulier que vous reliez à la figure du cardinal Etchegaray ou une action qui vous a plus particulièrement marqué, touché tout au long de sa longue mission à Rome et dans le monde entier ?

Je me rappelle de l’importance de son premier voyage en Chine par exemple. Nous sommes maintenant très attentifs aux relations entre le Saint-Siège et la Chine pour le bien de l’Église et du peuple chinois et Etchegaray était sûrement le pionnier dans cette direction. Il a toujours montré un intérêt particulier pour cette direction d’engagement de l’Église. Mais personnellement, je suis vraiment fasciné par lui. Il était toujours une force positive, d’élan, de service apostolique, d’enthousiasme pour l’annonce de l’Évangile et de la foi. Il n’était pas seulement un homme de Curie mais il était surtout un homme apostolique qui incarnait vraiment le service de l’Église pour le dialogue et le bien de l’humanité de notre temps.

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05 septembre 2019, 18:58