13 nouveaux cardinaux pour une Église toujours plus missionnaire
Parmi ceux que le Pape a choisis, se trouve Mgr Miguel Angel Ayuso Guixot, président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux. Né à Séville (Espagne) en 1952, il est ordonné prêtre en 1980 avant d’être envoyé comme missionnaire en Égypte et au Soudan. Spécialisé en études arabes et en islamologie, -qu’il a d’ailleurs enseignée-, Mgr Ayuso est nommé secrétaire du Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux en 2012 par le Pape Benoît XVI. Il devient alors le plus proche collaborateur du cardinal français Jean-Louis Tauran, décédé le 5 juillet 2018. C’est sur les traces de cette éminente figure qu’il place son action à la tête de ce même dicastère, où l’a nommé le Pape le 25 mai dernier.
Mgr Ayuso se trouvait ce dimanche midi à Séville, sa ville natale; il a appris la nouvelle juste alors qu'il venait de célébrer la messe avec quelques membres de sa famille. Il nous confie son émotion et sa gratitude envers le Pape François. Il rappelle également l’importance du dialogue interreligieux, un des pivots du pontificat de François:
Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, recevra également la barrette cardinalice le 5 octobre prochain. C’est en 1990 qu’il reçoit l’ordination presbytérale au sein de la Compagnie de Jésus. Il occupera plusieurs fonctions au sein de l’Église du Grand-Duché, mais ne pourra jamais résister à l’appel du Japon. Il y effectue un premier séjour de 1985 à 1989, où il apprend la langue et la culture, avant d’y retourner en 2002. Il fera d’ailleurs sa profession religieuse définitive en l’église saint Ignace de Tokyo et enseignera à l’Université Sophia de la capitale japonaise. Benoît XVI le nomme archevêque de Luxembourg en 2012; en 2018, il est élu pour un mandat de 5 ans à la tête de la Commission des épiscopats de l’Union européenne (COMECE). Il répond à nos questions depuis le Portugal où il se trouve actuellement:
A l’instar de son prédécesseur le cardinal Laurent Monsengwo, l’archevêque de Kinshasa, Mgr Fridolin Ambongo est à son tour appelé au cardinalat. C’est au sein de l’Ordre des Frères mineurs capucins qu’il est ordonné prêtre en 1988. Nommé évêque en 2005, il sera, entre autres, président de la commission Justice et Paix, puis vice-président de la conférence épiscopale congolaise (CENCO). En octobre 2018, le Pape le nomme archevêque co-adjuteur de Kinshasa, dont il deviendra finalement le titulaire après le départ à la retraite du cardinal Monsengwo. Mgr Ambongo confie à nos confrères de Vatican News Afrique sa totale surprise. Il accueille cette nomination avec «humilité», et y voit un signe d’encouragement pour le travail de l’Église congolaise toute entière auprès d’un «peuple qui souffre».
Mgr Matteo Zuppi figure également parmi les futurs cardinaux. L’archevêque de Bologne, pilier de la Communauté de Sant’Egidio, était auparavant incardiné au diocèse de Rome, dont il fut même l’évêque auxiliaire jusqu’en 2015. Réputé pour sa simplicité et sa proximité, Mgr Zuppi est aussi connu sur la péninsule italienne pour prôner un accueil digne des migrants et des réfugiés. C’est depuis Lourdes qu’il a appris la nouvelle de son élévation au cardinalat. L’archevêque y conduit actuellement un pèlerinage régional. Mgr Zuppi ignorait tout de sa nomination, mais la reçoit avec gratitude et comme un encouragement à travailler davantage à l’unité de l’Église.
Autre futur cardinal engagé auprès des migrants, le jésuite Michael Czerny, actuel sous-secrétaire de la section Migrants du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Ce canadien d’origine tchécoslovaque a mené de nombreuses missions en Amérique latine ainsi qu’en Afrique. Plus tôt cette année, il a été nommé Secrétaire spécial du Synode pour l’Amazonie. Nous l’avons joint à Sao Paulo (Brésil) où il se trouve en vue de la prochaine assemblée synodale :
Mgr José Tolentino Calaça de Medonça est depuis juin 2018 archiviste et bibliothécaire de la Sainte Église Romaine. Ce portugais né à Madère a effectué une longue carrière au sein du milieu universitaire catholique. Il est l’auteur de nombreux volumes sur la théologie et l’exégèse.
Le Pape François a également choisi d’honorer l’archevêque de Rabat au Maroc, pays qu’il a visité en mars dernier. Mgr Cristobal Lopez Romero, salésien, a passé de nombreuses années au Paraguay et en Bolivie avant d’être appelé dans le Royaume chérifien en 2017.
Parmi les autres futurs cardinaux, Mgr Ignatius Suharyo Hardjoatmodjo, archevêque de Jakarta et actuel président de la conférence épiscopale indonésienne, Mgr Juan de la Caritad Garcia Rodriguez, archevêque de la Havane (dont l’ancien cardinal Jaime Ortega vient de décéder), et Mgr Alvaro Ramazzini Imeri, archevêque de Huehuetenamgo au Guatemala.
Le Souverain Pontife a aussi décidé d’adjoindre au collège cardinalice 2 archevêques et un évêque «qui se sont distingués par leur service à l’Église» : Mgr Michael Louis Fitzgerald, ancien président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux et ancien nonce en Égypte; Mgr Sigitas Tamkevicius sj, archevêque émérite de Kaunas en Lituanie, qui souffrit la persécution communiste durant l’ère soviétique et enfin Mgr Eugenio Dal Corso, évêque émérite de Benguela en Angola où il se dévoua auprès des plus pauvres.
(Propos recueillis par Felipe Herrera, Manuella Affejee et Giada Aquilino)
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