Briefing conclusif du Synode: un appel à la conversion
Paolo Ruffini a souligné que le Document final est «le fruit d'un voyage, d'une œuvre, d'un discernement synodal», et qu’il faut donc s’attacher au diagnostic global plutôt qu’à des «petites choses» qui détourneraient de l’essentiel. Les mots de Charles Péguy cités par le Pape François au terme de son discours sont «un avertissement pour nous tous, pour ceux qui travaillent dans les médias, pour tous les chrétiens et pour tous les catholiques, d'essayer de ne pas être comme ceux qui croient aimer Dieu et n'aimer personne, dans la compréhension de la réalité».
Le père Costa a expliqué pour sa part qu’à travers cette démarche synodale, «l'Église apprend à écouter, l'Église apprend à discerner, à comprendre comment la tradition peut s'exprimer de manière féconde dans les situations actuelles. Et cela nous fait faire des pas, et le Document présente des semences qui vont sûrement se développer, et nous allons aussi voir comment» dans les mois et les années à venir, a-t-il insisté, en soulignant aussi que ce Synode s’est inscrit dans la continuité d’une série d’évènements récents qui ont mis en lumière l’urgence écologique : la publication de l’encyclique Laudato Si’, l’accord de Paris sur le climat, les incendies de forêt en Amazonie et dans d’autres régions du monde, ou encore les récentes mobilisations des jeunes en faveur de l’écologie.
Mgr David Martínez de Aguirre Guinea, le vicaire apostolique de Puerto Maldonado, au Pérou, d’où le Pape avait en quelque sorte lancé le processus synodal en janvier 2018, a lié pour sa part les enjeux sociaux et économiques et celui de l’annonce de l’Évangile, en citant les mots d’un représentant indigène au Synode: «Malheureusement, l’extraction de l’or est plus près de nos communautés que la parole de Dieu», a-t-il souligné. Ce diagnostic terrible rejoint ce que le Pape avait écrit dans Laudato si’ en 2015. Face à ces souffrances, l’inculturation de l’Évangile doit permettre à ces peuples indigènes de devenir des acteurs de transformation de leurs sociétés et même de nous «amazoniser» pour nous aider à mieux nous donner.
Le cardinal Michael Czerny est lui revenu sur la notion de «conversion». «Sans conversion, nous continuerons à répéter ce que nous avons fait jusqu'ici, peut-être même plus, ou nous en parlerons davantage, mais il n'y aura aucun changement, aucun vrai changement”, a-t-il averti. Le premier changement, le plus important, «est le changement pastoral, c'est la manière dont l'Eglise est Église et agit en tant qu'Eglise parmi son peuple ; que nous devons faire mieux quand nous apportons la Bonne Nouvelle de Jésus Christ à tous».
La deuxième conversion est d'ordre culturel, qui consiste à «respecter profondément comme l'autre l'est dans le monde». Enfin, il y a la conversion écologique, qui est une urgence évidente et nécessite des changements concrets dans la vie de chacun.
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