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Les participants à la conférence de presse de ce 8 octobre 2019 Les participants à la conférence de presse de ce 8 octobre 2019 

Conférence de presse: une variété d'opinions qui n'empêche pas de marcher ensemble

La deuxième conférence de presse du Synode spécial sur l'Amazonie s'est tenue ce mardi. Cinq intervenants étaient présents: le cardinal Pedro Ricardo Barreto Jimeno, archevêque de Huancayo (Pérou) et vice-président du Réseau Ecclésial Panamazonien (REPAM), Victoria Lucia Tauli-Corpuz, rapporteur spécial des Nations-Unies sur les droits des peuples indigènes, Moema Maria Marques de Miranda, laïque franciscaine, conseillère du REPAM et de "Églises et Mines" au Brésil, Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la Communication, et père Giacomo Costa, secrétaire de la Commission de l'Information.

Debora Donnini – Cité du Vatican

Il ne faut pas avoir peur des divergences d'opinion, comme en témoignent saint Pierre et saint Paul sur la question de la circoncision. Tel a été le rappel du cardinal Pedro Ricardo Barreto Jimeno, qui a ainsi donné une importante clé de compréhension de ce Synode. Le père Giacomo Costa, secrétaire de la Commission pour l'Information, a quant à lui souligné une richesse d'opinions et de thèmes, signalant que les interventions actuelles durent 4 minutes, dans un climat d'écoute.

Paolo Ruffini a expliqué que chaque père synodal exprime son propre point de vue, et qu'il y a donc des avis différents concernant des questions telle que celle des "viri probati" . Au cours de la congrégation générale du matin a aussi été abordée la demande d'une présence permanente auprès des communautés catholiques. Dans des territoires aussi grands que l'Italie, il y a 60 à 70 prêtres, et certaines communautés voient un prêtre une fois par an, voire moins.  Parmi les propositions avancées, il y a celle des diacres locaux temporaires. La nécessité de ne pas tomber dans une vision fonctionnaliste du sacerdoce a également été soulignée.

Dans son intervention, le cardinal Barreto a rappelé que d'autres Papes avant François avaient manifesté leur intérêt et leur préoccupation pour les peuples indigènes. En 1741, Benoît IX écrivait une lettre à propos de la souffrance des peuples indigènes. Saint Pie X a quant à lui rédigé une encyclique en faveur des Indiens face au problème des caucheros, les exploitants de caoutchouc. L'histoire de l'Église dans la région amazonienne compte des lumières - comme le témoignage des saints et des martyrs - mais aussi des ombres à reconnaître. Le cardinal péruvien s'est ensuite arrêté sur la figure de saint François d'Assise pour montrer la pertinence de son message dans le contexte actuel.

Victoria Lucia Tauli-Corpuz, rapporteur spéciale des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, originaire des Philippines, et envoyée spéciale à ce Synode, a ensuite témoigné de la souffrance des peuples autochtones. Elle a raconté son expérience dans la région amazonienne et les différents problèmes dont elle a été témoin: populations contaminées au mercure suite à la construction d'un barrage et à l'assèchement d'un fleuve, dégâts des puits de pétrole en Équateur... Elle a estimé que ce Synode se tenait à un moment crucial, en pleine crise environnementale, et s'est dite convaincue que la voix de l'Église pouvait peser en raison de son autorité morale. Elle a aussi plaidé pour la protection des droits des peuples indigènes.

Moema Maria Marques de Miranda a elle aussi parlé des blessures des peuples indigènes, avant de mentionner les opportunités de ce Synode : la possibilité d'un dialogue profond et la confrontation constructive de différents savoirs, venant du christianisme, de la science et des peuples indigènes. S'il existe un projet d'extraction et de déforestation, un projet durable peut donc émerger en contrepoint.

Briefing du 8 octobre 2019

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08 octobre 2019, 17:52