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Conférence de presse du Synode - mercredi 16 octobre 2019 Conférence de presse du Synode - mercredi 16 octobre 2019 

Briefing du Synode: des pasteurs «à l’odeur du Christ» éveilleront les vocations

Ce mercredi 16 octobre, pour la conférence de presse sur les travaux du Synode pour l’Amazonie, les intervenants étaient les suivants: Mgr Ambrogio Spreafico, évêque de Frosinone-Veroli- Ferentino (Italie), Mgr Wellington Tadeu de Queiroz Vieira, évêque de Cristalândia (Brésil); Mgr Pedro José Conti, évêque de Macapá (Brésil); Yesica Patiachi Tayori, membre du peuple indigène Harakbut et de la pastorale indigène du vicariat apostolique de Puerto Maldonado (Pérou); Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication; père Giacomo Costa, secrétaire de la Commission pour l’information.

Alessandro di Bussolo – Cité du Vatican

Le Synode des évêques pour l'Amazonie a fait un «saut qualitatif» mardi soir, a expliqué le père Giacomo Costa aux journalistes,  en raison de prises de parole de quelques pères synodaux, «qui ont demandé de ne pas fragmenter le chemin de l'Assemblée dans la recherche de petites solutions pour chacun des thèmes». Il s'agit plutôt, d'après Paolo Ruffini, «de reprendre un élan prophétique, laissant place à l'Esprit Saint, afin de ne pas perdre le regard général». Une nouvelle dynamique plus spirituelle, «libérant la parole» au sein des douze cercles mineurs, réunis jusqu'à jeudi après-midi. Jeudi soir, les relateurs présenteront les 12 rapports, qui seront rendus publics dans l'après-midi du vendredi 18 octobre. La dernière semaine du Synode sera consacrée à l'examen du projet de document final, qui sera soumis au vote de l'assemblée synodale samedi 26 octobre après-midi.

Témoigner du Christ pour susciter des vocations

Mgr Wellington Tadeu de Queiroz Vieira, évêque du diocèse de Cristalândia au Brésil, a abordé le problème du manque de prêtres, sensible en Amazonie, «mais aussi en Europe». Il n'y a pas d'obstacle, ni biblique ni théologique, à l'ordination des viri probati, a expliqué Mgr de Queiroz Vieira, mais pour lui comme pour d'autres pères synodaux, le célibat n'est pas la raison principale du manque de prêtres. «Le vrai problème est l'incohérence, l'infidélité et les scandales causés par des ministres ordonnés», a-t-il affirmé. «Nous devons faire en sorte que dans le cœur des gens, surtout des jeunes, une terre fertile se développe». Les pasteurs doivent être attentifs à garder «“l'odeur des brebis”, comme nous le demande le Pape François», mais aussi et d'abord «le parfum du Christ». Autrement «nous ne sommes que des annonceurs de nous-mêmes, qui éloignent ainsi les gens de Jésus», a mis en garde le prélat brésilien.

Davantage d’esprit missionnaire

Comme l'a souligné ensuite Mgr de Queiroz Vieira, «le principal instrument pour réveiller la vocation des jeunes est la sainteté des évangélisateurs actuels». Une sainteté synonyme de «simplicité de vie, d'ouverture au dialogue, d'annonce de la vérité chrétienne, de compassion avec ceux qui souffrent». Un autre problème est la mauvaise répartition des prêtres sur le territoire. «En Amérique latine, a déploré l'évêque de Cristalândia, il y a des régions avec une bonne présence de prêtres, mais peu d'esprit missionnaire. Beaucoup d'entre eux pourraient se rendre dans des régions frontalières comme l'Amazonie».

Le rôle essentiel des laïcs

Mgr Pedro José Conti, évêque de Macapá, au nord du Brésil, est ensuite intervenu. Son diocèse occupe un territoire de 148 000 kilomètres carrés, un peu moins de la moitié de l'Italie. «Dans certaines paroisses, a-t-il précisé, il y a 100 communautés et un seul prêtre. Les laïcs, hommes et femmes sont ceux qui accomplissent le travail. Les prêtres doivent les préparer, les suivre et les guider, mais ce sont eux qui construisent l'Église», a fait remarquer le prélat. Il s'est réjoui que les laïcs aient l'expérience de la famille et des compétences professionnelles. «Nous, clercs, prêtres et évêques, pensons tout savoir mais ce n'est pas vrai, nous avons besoin des compétences des laïcs, et c'est aussi un antidote au cléricalisme», a-t-il souligné. L'évêque brésilien a aussi rappelé l'importance de l'engagement des laïcs catholiques en politique, à condition que ceux-ci ne soient «formés pour donner un visage concret à la doctrine sociale de l'Église».

Un modèle agricole forestier

Ce seront les petits producteurs laïcs, a enfin expliqué Mgr Conti, qui sauveront l'Amazonie. Le modèle à suivre est celui des petites coopératives agricoles, «qui vivent en harmonie avec la forêt» et dont «elles tirent des ressources de manière durable pour commercialiser des produits naturels, exploitant sa grande richesse avec la sagesse ancestrale transmise par les peuples indigènes». L'évêque de Macapá, habitant une ville d'un demi-million d'habitants, a dit se battre «chaque jour contre tous les problèmes urbains», et être convaicu, par conséquent, de «l'urgence d'une conversion écologique».

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16 octobre 2019, 17:59