La Garde suisse pontificale: ses armes et armures
Eugenio Bonanata - Cité du Vatican
C'est dans l'armurerie et l'atelier de couture de la Garde suisse pontificale, au cœur du Vatican, qu'a été tourné le neuvième épisode de la série produite par «Officina della Comunicazione» et Vatican Media sous l'égide du Dicastère pour la Communication du Saint-Siège. Ce sont deux lieux incontournable de la caserne de cette armée qui a pour mission de défendre le Pape.
Cet épisode intitulé «Histoire, armes et armure» débute par l'une des toutes dernières innovations en son sein : un casque en PVC noir produit en impression 3D qui a remplacé en janvier dernier ceux qui étaient précédemment utilisés, en aluminium léger.
La plume d'autruche
Le film montre la remise du nouveau casque à un garde. Les premières images offrent aussi une vision de certains détails de l'uniforme. L'un de ces détails, la plume, se démarque. Elle a une signification différente selon la couleur : rouge pour les hallebardiers ; jaune et noir pour les gardes au tambour ; violet foncé pour les officiers ; blanc pour le commandant et le sergent major. «C'est une plume d'autruche que l'on mouille dans un colorant spécial pour obtenir la couleur désirée», explique le sergent Urs Breitenmoser, chargé des médias au sein de la Garde Suisse Pontificale. En cas de pluie, cependant, les plumes sont immédiatement protégées. Pourquoi ? «Le risque, dit le sergent Breitenmoser, c'est que le colorant coule sur les uniformes et les abîme».
Le casque
Le rôle de l'armurerie est d'entretenir et de polir les hallebardes et les armures. Elle s'occupe également de la fourniture des gants, des collets, des manchettes et d'autres articles plus personnels tels que les maillots et les chaussures. Le film met l'accent sur les casques des gardes suisses. Le «noir» est porté lors des cérémonies pontificales, le «blanc» - argenté - va de pair avec l'uniforme de gala à Pâques, Noël et pour la prestation de serment du garde suisse. Tous deux sont ornés d'un relief représentant un chêne, blason de la famille Della Rovere, famille du fondateur de cette armée, le Pape Jules II.
L'armure
L'uniforme complet inclut l'armure. Une structure en fer forgé qui, dans sa version la plus simple, se compose de quatre pièces : la partie avant en pointe, la partie arrière et les épaules. Quatre-vingt de ces armures viennent d'être livrées récemment au Vatican, entièrement réalisées dans un vieil atelier autrichien appartenant à une famille de forgerons. «L'armure des gardes, explique le sergent, pèse plus de dix kilos. L'armure du commandant atteint pour sa part quatorze kilos car contrairement aux autres, la protection de l'avant-bras demeure en fer forgé».
L'uniforme de gala
La vidéo montre aussi l'intérieur de l'atelier de couture, d'où provient la tenue qui représente sans doute l'uniforme le plus célèbre au monde. Un uniforme entièrement cousu main par le tailleur de la Garde suisse pontificale, Ety Cicioni qui, dans une brève intervention, a encore une fois démystifié une légende : ce n'est pas Michel-Ange qui a conçu l'uniforme du Corps tel que nous le connaissons aujourd'hui mais le commandant Jules Repond, au début du XXe siècle. Les couleurs bleu, rouge et jaune sont aussi celles de la famille des Médicis.
Le gilet
Il se compose de 154 pièces de tissu préparées sur la base des mesures prises sur chaque recrue lors du premier examen médical en Suisse. Tout commence par la création de la veste. Lorsque les recrues arrivent au Vatican, elles se rendent à l'atelier de couture pour essayer le gilet afin de permettre au couturier de terminer correctement la coupe, en tenant compte des caractéristiques physiques de chacun. Il y a de nombreux détails à prendre en compte au cours de cette étape de la réalisation. Et les gardes sont également appelés à faire attention lorsqu'ils portent leur uniforme. «Quand on s'asseoit, a expliqué le sergent Breitenmoser, il faut devez retenir avec les mains toutes les bandes qui pendent et les soulever pour éviter de les déchirer».
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