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Les participants au Synode devant la basilique Saint-Pierre avec le Pape François, le 7 octobre 2019. Les participants au Synode devant la basilique Saint-Pierre avec le Pape François, le 7 octobre 2019. 

Synode sur l’Amazonie: les jeunes, protagonistes de l’écologie intégrale

Dans l’après-midi de ce lundi 7 octobre, les travaux du Synode spécial pour l’Amazonie se sont poursuivis, en présence du Pape, avec la 2e Congrégation générale et avec les élections des membres de la Commission pour l’élaboration du Document final et de ceux de la Commission pour l’information.

Les quatre membres élus de la Commission pour l’élaboration du Document final sont Mgr Mario Antonio Da Silva, évêque de  Roraima au Brésil; Mgr Héctor Miguel Cabrejos Vidarte, o.f.m., archevêque de Trujillo et président de la Conférence épiscopale du Pérou; Mgr Nelson Jair Cardona Ramírez, évêque de San José del Guaviare en Colombie, et Mgr Sergio Alfredo Gualberti Calandrina, archevêque de Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie. Élu initialement, le cardinal Carlos Aguiar Retes, archevêque de Mexico, a préféré se désister afin de laisser sa place à un père synodal directement issu de la région amazonienne.

Ces quatre évêques rejoignent donc le cardinal Hummes, qui préside cette commission en tant que rapporteur générale, ainsi que le cardinal Baldisseri, secrétaire général du Synode des évêques, le pro-secrétaire général Mgr Mario Grech, et les deux secrétaires spéciaux, le cardinal Michael Czerny et Mgr David Martinez de Aguirre Guinea. Trois autres membres nommés directement pas le Pape seront officialisés dans les prochains jours.

La composition de la Commission pour l’Information

Le Synode a ensuite élu les quatre membres de la Commission pour l’Information : Mgr Erwin Kräutler, c.pp.s., prélat émérite de Xingu, au Brésil ; Mgr Rafael Cob García, vicaire apostolique de Puyo, en Équateur ; Mgr José Ángel Divassón Cilveti, s.d.b., ancien vicaire apostolique de Puerto Ayacucho au Venezuela, et le père Antonio Spadaro, directeur de La Civiltà Cattolica.

Ces noms s’ajoutent à ceux déjà présent dans l’équipe présidée par Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication, avec comme secrétaire le père Giacomo Costa : le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège Matteo Bruni, le directeur éditorial du Dicastère pour la Communication Andrea Tornielli ; sœur Maria Ines Lopes dos Santos, assesseur de la Commission épiscopale pour l’Amazonie au sein de la conférence épiscopale du Brésil, et enfin Mauricio López Oropeza, secrétaire exécutif du Repam, le Réseau ecclésial panamazonien.

L’engagement des jeunes pour l’écologie

Les pères synodaux ont ensuite débuté leurs interventions en dressant une continuité avec le Synode sur les jeunes de 2018. Plusieurs intervenants ont souligné l’importance de créer des ponts avec les jeunes mobilisés sur les questions écologiques, comme l’a montré l’actualité récente autour de l’activiste suédoise Greta Thunberg. Ces jeunes peuvent pousser l’Église à être prophétique sur ce sujet, en construisant une relation avec le monde créé qui ne s’inscrive plus dans une logique de prédation, mais d’attention aux souffrances de la planète. Le dialogue œcuménique et interreligieux peut aussi se cristalliser autour de ces enjeux universels, qui représentent une question de vie ou de mort pour l’homme et pour la planète, et nécessitent donc un juste discernement afin que l’engagement des jeunes pour la sauvegarde de la planète ne soit pas seulement un slogan «vert et à la mode».

Protection des eaux souterraines

En outre, un certain nombre de Pères synodaux ont appelé à la protection des eaux souterraines contre la contamination chimique résultant de la production des multinationales, afin que les peuples autochtones puissent survivre en préservant leur culture et en suivant de nouvelles voies d'évangélisation. Les activités minières industrielles massives ont été mentionnées dans plusieurs discours de cette Assemblée, avec une préoccupation particulière pour les abus commis par certaines entreprises, qui ont de graves conséquences pour les peuples indigènes. C'est pourquoi les évêques ont demandé à plusieurs reprises le respect des droits humains et environnementaux, car une véritable écologie intégrale exige un nouvel équilibre entre l'homme et la nature.

Les combustibles fossiles et la question du climat

L'Assemblée s'est également penchée sur la question du climat, dont les changements faussent la Création. Le climat est un bien mondial qui doit être protégé et préservé pour les générations futures. Il a été suggéré que nous devrions cesser d'utiliser les combustibles fossiles, en particulier dans les pays les plus industrialisés, qui sont les principaux pollueurs. Les participants ont également réfléchi sur la nécessité de surmonter les formes de colonialisme qui ont caractérisé une grande partie de la mission des siècles passés. Il faut désormais s’engager en faveur de la préservation des identités culturelles de l'Amazonie. Chaque culture, en effet, apporte sa contribution à la catholicité de l'Église, constituée par respect et complémentarité.

Et citant saint Jean Paul II, les Pères synodaux ont rappelé que le Christ anime le centre même de toute culture. Car, après tout, il a été souligné que l'Église est un écosystème complexe avec une «merveilleuse biodiversité spirituelle» qui s'exprime dans diverses communautés, expressions culturelles, formes de vie consacrée et ministères. A plusieurs reprises, saint Paul a été cité comme le premier apôtre de l'inculturation, celui qui est devenu «Grec parmi les Grecs».

Rites indigènes

La question des rites indigènes a aussi été abordée. Les intervenants ont expliqué que l’Église considère avec bienveillance tout ce qui n'est pas lié aux superstitions, à condition que ces pratiques puissent s'harmoniser avec le véritable esprit liturgique. D'où la suggestion de commencer en Amazonie un processus de partage des expériences des communautés indigènes qui ont inculturé des célébrations pour certains sacrements comme le baptême, le mariage ou l'ordination sacerdotale. Ainsi, l'une des propositions avancées était de penser à établir - ad experimentum et selon le discernement théologique, liturgique et pastoral approprié - un rite catholique amazonien pour vivre et célébrer la foi en Christ. Il a été souligné que tout comme il y a un écosystème environnemental, il y a aussi un écosystème ecclésial.

Les viri probati

Enfin, certaines interventions se sont concentrées sur la question des viri probati, décrits par le Document de travail synodal comme l'une des propositions pour assurer fréquemment les sacrements, où la pénurie de prêtres est particulièrement marquée : c'est une nécessité légitime, mais qui ne peut conditionner une remise en cause de la nature du sacerdoce et son rapport au célibat, prévue par l'Église du rite latin.

Au contraire, il a été suggéré que la pastorale des vocations doit être réalisée parmi les jeunes indigènes, afin d'encourager l'évangélisation même dans les régions les plus reculées de l'Amazonie, pour que ne soient pas créés des "catholiques de première classe" qui puissent facilement se rapprocher de l'Eucharistie et des "catholiques de seconde classe" qui sont destinés à rester deux années de suite sans le Pain de vie.

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07 octobre 2019, 20:30