Le Synode spécial sur l'Amazonie présenté en Salle de presse
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Un synode ce sont d’abord des chiffres. Le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode, les a détaillés : 184 pères synodaux seront présents, 113 d'entre eux proviennent des conférences épiscopales des pays amazoniens. Les membres des dicastères de la Curie romaine seront eux au nombre de 13. L'assemblée verra la présence de 12 invités spéciaux, qui ont été «choisis en raison de leur grande compétence scientifique» a précisé le cardinal Baldisseri.
55 auditeurs et auditrices, spécialistes de pastorale, parmi lesquelles 8 religieuses ont également été invités ainsi que 17 représentants de peuples indigènes parmi lesquels 9 femmes. Ces peuples «portent les traditions vivantes de la foi de leur peuple» a précisé le cardinal italien. Enfin cette assemblée sera composée de 35 femmes (dont 29 religieuses), un chiffre en augmentation par rapport au dernier synode.
Cette région pan-amazonienne recouvre neuf pays, parmi lesquels la Guyane française, qui sera représenté par Mgr Emmanuel Lafont, l’évêque de Cayenne.
L’annonce du Salut
L'objectif de cette assemblée est double, a rappelé le cardinal Baldisseri: il s’agit d’identifier de nouveaux chemins pour l’évangélisation dans cette région avec, au centre, l’annonce du Salut de Jésus-Christ, et rappeler le caractère central de l’Amazonie pour la planète entière, dans une perspective d’écologie intégrale. Une écologie «qui tienne compte de l’essence de l’homme».
«Chaque comportement que l’on adopte envers la nature a des conséquences socio-culturelles sur les peuples qui y vivent» a précisé le secrétaire général du synode lors de sa présentation.
Approfondir Laudato Si'
Le cardinal brésilien Claudio Hummes, qui sera le rapporteur général de cette assemblée, a longuement cité l’encyclique Laudato Si' du Pape François , rappelant «qu’une vraie approche écologique doit comporter une approche sociale, elle doit intégrer la justice. La clameur de la Terre et la clameur des pauvres sont un même cri» a-t-il souligné.
Lors de ce Synode, il s’agira ainsi d’approfondir ce que le Pape François écrivait déjà dans son encyclique de 2015: développer une approche intégrale pour combattre la pauvreté, rendre la dignité aux exclus et préserver la Création, un système «où tout est lié.»
«Chaque créature a un message à nous enseigner» a expliqué l’ancien archevêque de Sao Paulo, qui a rappelé le long processus de consultation des Églises locales ainsi que des populations autochtones. Au total, 80 000 personnes ont été consultées, grâce à l’implantation et l’expertise du Repam, le réseau ecclésial pan-amazonien.
Une histoire héroïque
Interrogé sur l’identité de cette Église d’Amazonie, le cardinal Hummes a rappelé que «l’Eglise a une histoire héroïque dans cette région amazonienne», dans des régions où les défis pastoraux sont immenses et où les populations indigènes vivent difficilement.
«Dieu a toujours été présent dans l’histoire de ces populations, et l’Église sent le besoin d’inculturer son message dans le cœur de ces peuples», a aussi expliqué l’ancien archevêque de Sao Paulo. «Nous sommes convaincus que l’évangélisation passe par le dialogue interreligieux et œcuménique, avec ces peuples» dont beaucoup ne sont pas catholiques.
Cette Église amazonienne est une Église pauvre, a également précisé le cardinal brésilien, dont les ressources matérielles sont limitées. Une Église pauvre en moyens mais aussi en ressources humaines, à commencer par les ministres ordonnés. «80% des communautés au Brésil ont une vie sacramentelle très pauvre» a précisé le rapporteur spécial. L’un des défis de cette assemblée synodale sera ainsi de réfléchir aux ministères pour annoncer l’Évangile dans ces contrées isolées et pauvres, parmi lesquels la possibilité d’ordonner des Viri Probati, des hommes mariés et d’âge mûr, déjà engagés dans un travail pastoral.
Des petits gestes écologiques
Durant ces trois semaines, ce Synode sera enfin l’occasion d’initiatives écologiques, a précisé son secrétaire général: toutes les inscriptions se sont faites en ligne alors qu’elle se faisaient jusqu’ici par courrier, les verres utilisés lors les pauses-café sont biodégradables, et tout le papier utilisé lors des travaux est certifié éco-responsable.
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