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Synode sur l'Amazonie: les femmes, actrices de l’évangélisation

Dans nombre de régions, surtout dans les zones les plus isolées, les femmes, qu’elles soient laïques ou religieuses, jouent un grand rôle dans les communautés catholiques. Leur apport a été reconnu au sein de l’assemblée du synode mais beaucoup reste à faire pour que cette reconnaissance se traduise officiellement au sein de l’Église.

Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican

Bien sûr, dans un synode, assemblée d’évêques par définition, leur présence ne peut être que minoritaire. Mais leur apport aux débats est bien supérieur à leur nombre. Et sur le terrain, dans la vaste région de l’Amazonie, quel que soit le pays concerné, le rôle des femmes est considérable au sein des communautés catholiques.

«Ce sont les femmes qui portent les projets d’évangélisation et de défense de la vie», explique sœur Laura Vicuna Pereira Manso, catéchiste franciscaine. Elle vit et travaille à Porto Velho, dans l’État brésilien de Rondônia, près de la frontière avec la Bolivie. Auditrice pendant le Synode sur l’Amazonie, membre d’un peuple amérindien, elle a mis en lumière les menaces qui pèsent sur les populations autochtones : «invasions constantes des exploitants forestiers ou miniers», «gigantesques projets agro-industriels» qui poussent les habitants de ces terres-là à migrer vers les villes. Du coup, ce sont «la vie des indigènes, leur culture et leur spiritualité qui sont menacés».

Dans ce contexte difficile pour les populations les plus fragiles, les femmes sont «majoritaires dans ce travail de défense de la vie et dans celui de maintenir les communautés ecclésiales debout et dynamiques, à la suite du Christ». Pourtant, malgré la reconnaissance affichée par les pères synodaux, sœur Pereira Manso estime que les femmes ne voient pas leur engagement reconnu à sa juste valeur. «Il ne suffit pas que l’Église les valorise, il faut reconnaître et renforcer le travail des femmes dans leurs ministères et dans tout ce qu’elles apportent déjà à l’Église».

«En tant que femme nous disons que ça y est, l’heure est venue. Il ne faut pas rester là à attendre comme cela, parce qu’il faut vraiment cette reconnaissance, cette confirmation du service que les femmes rendent déjà à l’Église», insiste-t-elle.

Entretien avec sœur Laura Vicuna Pereira Manso

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17 octobre 2019, 16:45