Pour le cardinal Ouellet, le sacerdoce est un don à redécouvrir
Alessandro De Carolis - Cité du Vatican
Devant les journalistes, réunis dans les locaux de Vatican News-Radio Vatican, le cardinal Ouellet a tout d’abord mis en exergue la plus belle des qualités pour un prêtre, «l’humilité». Le préfet de la Congrégation pour les Évêques décrit, dans ce livre, de manière réaliste le scénario dans lequel évoluent les prêtres aujourd'hui: sécularisation, méfiance, discrédit de la figure du ministre de Dieu. Et, interrogé sur les qualités nécessaires pour regagner la confiance de tant de chrétiens désabusés, le cardinal Ouellet met précisément en avant «humilité» et il en explique les raisons.
Hommes de compassion
Nous devons tenir compte des «échecs» observe le cardinal Ouellet qui cite le cléricalisme, l’ambition, la tendance à «tout contrôler». Néanmoins, précise-t-il, cela ne doit pas annuler les «grandes valeurs» du sacerdoce, qui doivent être redécouvertes. C’est pour cette raison que l'humilité doit être mise en avant. Les personnes doivent comprendre qu'un prêtre «est un ami de l'Époux, et non pas l'Époux». Et surtout, le prêtre est un homme de «compassion».
Le célibat n'est pas un dogme
Dans ce contexte, se pose la question du célibat, un sujet souvent instrumentalisé par ceux qui voudraient le considérer comme un dogme intangible accusant d'hérésie, ceux qui oseraient le remettre en question. Le préfet de la Congrégation pour les Évêques rappelle combien le choix du célibat a peu à peu mûri dans l'Église et il souligne: «ce n'est pas un dogme» et «ce n'est pas une hérésie» d'en discuter. L'Église a cependant compris qu'il s'agissait d'«un lien très étroit et très intime pour les évêques et les prêtres».
Discerner avec le Pape
L’ouvrage Amis de l'époux, qui recueille les réflexions du cardinal Ouellet proposées en différentes circonstances, contextualise son contenu en faisant référence au prochain Synode sur l’Amazonie. L’attention des médias est depuis longtemps concentrée sur les "viri probati" (des hommes d'âge mûr, à la foi éprouvée, mariés ou veufs) qui peuvent recevoir l’ordination sacerdotale pour compenser le manque de ministres dans l'immense poumon vert qu’est l'Amérique latine.
«Je n’y suis pas opposé mais reste sceptique» affirme le cardinal Ouellet. L’Amazonie aurait avant tout besoin de nouveaux diacres et catéchistes, observe-t-il. «Certes, il y a un discernement à faire et nous le ferons durant le Synode.
Enfin, interrogé par les journalistes sur les décisions qui pourraient être prises par les pères synodaux, le cardinal Ouellet répond dans un sourire: «on ne peut rien dire maintenant, nous devons vivre l'évènement, dans la prière avec le Pape. L’Esprit Saint nous guidera».
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