Travail et dignité: penser le développement à travers le lien social
Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican
Pendant deux jours, les 14 et 15 octobre, les participants à cette rencontre ont réfléchi à la manière de repenser le travail dans le contexte actuel de développement accru des technologies. La robotisation et l'automatisation ont radicalement changé notre manière de travailler et d’interagir, posant de nombreuses questions.
Elles ont été abordées, lors de ce sommet, dans une perspective interdisciplinaire, encourageant une approche holistique et multiforme qui intègre la dimension humaine. Il est important de promouvoir un développement humain intégral et durable.
Sœur Cécile Renouard, religieuse de l’Assomption, est professeure d’éthique sociale et de philosophie au Centre Sèvres et directrice du programme de recherche CODEV « Entreprises et Développement », à l’ESSEC. Son intervention portait sur la nécessité de repenser l’enseignement dans les écoles de commerce.
Elle évoque l’importance du lien entre développement et lien social et observe notamment les effets induits par l’économie numérique. Il peut s’agir «du meilleur comme du pire», le numérique peut «favoriser l’accès à de meilleures relations», à «un meilleur niveau d’éducation», mais il peut aussi être synonyme d’isolement et «donner lieu à des pratiques addictives».
Redonner du sens au travail
L’économie numérique a par ailleurs une incidence considérable d’un point de vue de l’écologie et peut «aboutir à des pratiques insoutenables». «L’empreinte carbone du numérique est très élevée», relève sœur Cécile Renouard, qui invite les scientifiques et les économistes à une profonde prise de conscience.
Autre conséquence de l’introduction massive de la technologie: «la perte de sens dans le travail», d’où cette exhortation à promouvoir «une anthropologie relationnelle», qui est le «meilleur moyen de se concentrer sur l’épanouissement des personnes, toujours en lien avec l’autre et dans le respect des limites planétaires».
Il s’agit d’un vrai défi à «penser l’autonomie dans l’interdépendance, la reconnaissance que nous sommes tous reliés les uns aux autres». Cela passe par un changement dans notre manière de nous représenter ce qu’est «la vie bonne».
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