Décès du cardinal Prosper Grech, théologien augustinien maltais
Né le 24 décembre 1925 sur l’île de Malte, il a été baptisé sous le nom de Stanley, avant de prendre le nom de Prosper lorsqu'il est entré dans l'ordre des Augustins. Il commence à étudier la médecine lorsqu’éclate la Seconde guerre mondiale. Il s’engage alors dans l’armée et sert dans l'artillerie antiaérienne.
En 1943, après un discernement attentif, il entre dans l'Ordre de Saint-Augustin. Pendant deux ans, il suivra des cours de philosophie à l'École Augustinienne de Théologie à Rabat, puis il sera envoyé par ses supérieurs à Rome, en 1946. Il parfait ses études au collège international Santa Monica. Il sera ordonné prêtre le 25 mars 1950, dans la Basilique de Saint Jean de Latran.
A Rome, il obtient à l’Université pontificale Grégorienne, un doctorat en théologie avec une thèse sur l'Expiation à Dieu dans la théologie anglaise moderne. Il suit également des cours d'Écriture Sainte à l'Institut Biblique pontifical où il a obtenu une licence. En 1951, il a également obtenu un diplôme en psychologie de l'éducation à Fribourg, en Suisse.
En 1954, il a fait un voyage en Terre Sainte pour visiter des sites archéologiques liés à la tradition chrétienne. Après deux ans d’enseignement à Malte, il part apprendre l’hébreu à Oxford en 1957. En Angleterre, il sera assistant d’un professeur spécialisé dans la littérature maltaise à l’université de Cambridge, qui travaillait notamment sur l’œuvre de Mgr Carmelo Psaila, un prêtre et poète maltais qui écrit l’hymne national du pays et qui est plus connu sous le nom de Dun Karm.
Carrière universitaire
En 1959, le père Grech rentre à Malte où il reprend ses enseignements au Collège Augustinien de Théologie et au Collège Mater admirabilis. Il retourne ensuite à Rome pour achever sa thèse en études bibliques. Il y sera le secrétaire de Mgr Petrus Canisius Jean van Lierde, un prélat néerlandais qui fut vicaire général de la Cité du Vatican de 1951 à 1991. A ce poste, il assiste de près à l’élection de Paul VI, recueillant même la dernière confession du cardinal Montini avant son élection comme Pape.
En 1965, il est appelé à présider l'Institut théologique augustinien. Quatre ans plus tard, avec le Père Agostino Trapè, supérieur de l'Ordre, il fonde l'Institut Patristique Augustinianum, dont il fut nommé premier doyen à partir de 1971.
Il fut un des membres du comité de rédaction de la constitution apostolique de Jean-Paul II Sapientia christiana sur les normes des universités et des facultés ecclésiastiques. En 1970, il est invité à enseigner l'herméneutique à l'Institut Biblique pontifical, où il est resté jusqu'en 2002. De 1971 à 1989, il a également été professeur de théologie biblique à l'Université pontificale du Latran.
Créé cardinal par Benoît XVI
En 1984, il est nommé consultant auprès de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et en 1998, le Préfet de l'époque, le cardinal Joseph Ratzinger, l'envoie en Inde comme visiteur apostolique dans les séminaires.
En 2003, il a été nommé membre de l'Académie pontificale de Théologie et en 2004 de la Commission Biblique Pontificale.
Après l'annonce de sa création imminente comme cardinal, il a été nommé archevêque titulaire de Saint-Léon et le 8 février 2012, il a reçu la consécration épiscopale dans la co-cathédrale de Saint-Jean à La Valette, à Malte. Il fut créé cardinal par Benoît XVI lors du Consistoire du 18 février 2012, de la Diaconie de Santa Maria Goretti. Ayant alors déjà dépassé la limite des 80 ans, il ne fut jamais électeur, mais il fut chargé de prononcer la méditation d'ouverture du conclave de 2013, ayant mené à l'élection du Pape François.
A la suite de son décès ce lundi 30 décembre, la collège cardinalice est désormais composé de 223 cardinaux dont 124 électeurs et 99 non-électeurs.
Les condoléances du Pape François
Dans un télégramme adressé ce mardi 31 décembre au prieur général de l’Ordre de Saint-Augustin, le père Alejandro Moral Anton, le Pape François exprime ses condoléances après le décès de ce cardinal à l’égard duquel il dit sa «grande estime pour son témoignage personnel de vie chrétienne et consacrée que pour son service exemplaire dans la formation des jeunes générations, spécialement des prêtres».
L’évêque de Rome évoque aussi «le long et compétent service qu’il a assumé comme professeur dans différentes universités romaines» , ainsi que son service auprès du Saint-Siège. «J’élève ma prière de suffrage afin que le Seigneur accueille son âme dans le Royaume éternel de la lumière et de la paix du cœur», conclut François, qui adresse sa bénédiction apostolique à tous ceux qui pleurent la disparition du cardinal.
Ses funérailles seront célébrées ce jeudi 2 janvier 2020 à 11h30 en la basilique Saint-Pierre. C'est le cardinal Giovanni Battista Re, Vice-Doyen du Sacré-Collège, qui présidera la messe, et le Pape François prononcera la bénédiction finale.
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