Le Saint-Siège à l'Onu: la crise des réfugiés exige un partage des responsabilités
Il est important de «mettre un visage sur les chiffres et les statistiques» des tragédies humaines qui impliquent de nombreux réfugiés. Tel est le cœur du message que Mgr Ivan Jurkovič, l'observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies à Genève a lancé lors du Forum mondial sur les réfugiés organisé les 17 et 18 décembre dernier. Dans son discours, il a commenté positivement l'importance accordée par la conférence aux thèmes de l'éducation et de la santé, des domaines dans lesquels l'Église catholique est activement impliquée.
À cet égard, le prélat a rappelé le Pacte mondial pour l'éducation que le pape François lancera le 14 mai 2020. «L'accès à l'éducation et aux soins de santé favorise l'intégration», a précisé Mgr Jurkovič, en pensant en particulier aux jeunes, qui «représentent la moitié de la population des réfugiés». L'éducation inclusive et l'accès à une éducation de qualité «protège nos jeunes de la traite des êtres humains, du travail forcé et d'autres formes d'esclavage», a t-il également rappelé.
Centralité de la personne humaine
Mgr Jurkovič a ainsi réaffirmé la centralité de la personne humaine et les principes de solidarité, d'humanité et de non-refoulement qui sous-tendent la protection internationale. Le diplomate du Saint-Siège a également appelé à «une plus grande coopération internationale et à un meilleur partage des charges», exprimant au nom du Saint-Siège sa gratitude pour «la générosité et la solidarité dont ont fait preuve certains pays en accueillant des personnes déplacées, malgré les difficultés.» Il s'agit, a t-il souligné, «d'un témoignage de la fraternité humaine, une dimension essentielle pour l'avenir».
Le représentant du Saint-Siège à Genève a aussi évoqué les situations dans lesquelles un très grand nombre de réfugiés s'installent dans les États voisins de celui qu'ils ont fuit. Un État, qui, confronté à des «défis et sacrifices importants, ne doit pas être laissé seul». Si les pays-hôtes qui reçoivent d'importants afflux de réfugiés sont laissés à eux-mêmes, il est inévitable que les réfugiés ne reçoivent pas l'accueil qu'ils méritent, a-t-il précisé.
Traiter les causes des migrations
Selon le Saint-Siège, la coopération internationale ne peut se limiter à l'allocation de ressources financières, mais doit comporter «un engagement complémentaire en faveur de la réinstallation et de l'intégration» de la part des pays donateurs. Par ailleurs, a rappelé Mgr Jurkovič, les causes qui poussent un grand nombre de réfugiés à quitter leur pays ne peuvent être ignorées, mais doivent être traitées. Tout cela «exige du courage et de la volonté politique pour mettre fin aux conflits et encourager la paix, la réconciliation et le respect des droits humains universels et des libertés fondamentales», a-t-il conclu.
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