En Calabre, l’aumônier du Pape inaugure un centre d’accueil pour les pauvres
Benedetta Capelli - Cité du Vatican
Don Marco Avenà, 35 ans, curé de la paroisse de Praia a Mare, ne cache pas sa joie de recevoir le cardinal Konrad Krajewski ce samedi 1er février. C’est une véritable «bénédiction», dit-il et «un signe de grande proximité» du Pape François qui envoie son aumônier dans le sud de l’Italie pour apporter une «caresse» à cette communauté. Le cardinal, qui a fait le trajet en voiture, apporte avec lui de la nourriture pour la cantine du centre, déjà active depuis quelques temps, et un chapelet spécial offert par François. Le chapelet sera destiné à un pèlerinage «de personne à personne». Ceux qui le veulent pourront le garder 24 heures et prier pour l'Église, pour le Pape, pour ceux qui sont dans le besoin. Ensuite, ils devront le remettre entre les mains d’une autre personne désireuse de continuer cette prière.
La maison de Ruth
Le cardinal Krajewski est attendu ce samedi 1er février après-midi. Il sera reçu par l'évêque de San Marco Argentano - Scalea, Mgr Leonardo Bonanno, et les autorités locales. Il bénira la «Maison de Ruth», un dortoir en mesure d’accueillir 13 personnes construit grâce à un financement de Caritas Italie et à une partie de l’impôt que les contribuables ont choisi de destiner à l’Église catholique. À 18 heures, l’aumônier de François présidera la messe puis dînera avec les quelques 30 volontaires et 5 personnes en difficulté actuellement hébergées et qui aident le père Marco Avenà pour la gestion de la cantine, installée dans les salles paroissiales. Des salles qui chaque jour sont libérées après les repas pour les destiner aux activités de la paroisse et au catéchisme. «Il y a déjà quelques personnes qui vivent avec nous depuis deux ans, explique le prêtre, dans nos locaux et dans des caravanes… Le dortoir le plus proche se trouve à Reggio de Calabre, à trois heures de voiture, et il n’a que quatre places disponibles. En fin de compte, poursuit Don Marco, cela signifie prendre complètement en charge les personnes dans le besoin». Giuseppe est la première personne que le curé a accueillie. Il avait été abandonné par sa famille à cause de sa toxicomanie. Sa dépendance l’avait poussé à commettre des vols. Mais aujourd’hui il a un travail. Don Marco a traversé des périodes difficiles avec Giuseppe, plusieurs moments de découragement, mais ensuite il a remarqué son désir de changer et de renaître. Tout cela parce que les gens de la paroisse et Don Marco lui ont fait confiance.
Aux côtés des pauvres
Le Père Marco raconte ensuite qu'il a accueilli pendant six mois une femme avec une petite fille, qui a ensuite choisi de rentrer chez elle en Roumanie. «D’autres personnes sont arrivées par la suite. Aujourd'hui, j’accueille depuis un an Francesco, un vieil homme de 70 ans. En fait, le dortoir est né de la nécessité d'accueillir ces personnes». L’attention de ce prêtre pour les pauvres a commencé alors qu’il était séminariste à Rome. «Le soir, dit-il, je me portais volontaire, j'apportais un repas chaud et j'essayais de convaincre les sans-abri d'aller dans un centre d’hébergement. En revenant ici, dans ma paroisse d'origine, j'ai voulu valoriser cette expérience».
La charité, c'est la gratuité
«Les pauvres me donnent du courage dans ma vocation, explique Don Marco, être avec eux me permet de sentir la présence du Christ. Parfois, c'est épuisant, il m’arrive de ne pas dormir pour aller chercher ceux qui s'enfuient d'ici, pour éviter qu'ils ne se retrouvent dans des milieux malsains. La charité se fait dans la plus grande gratuité car il arrive que certaines personnes s'en aillent sans rien dire. C'est l'Évangile. On aide sans rien attendre en retour, la vraie récompense vient du Seigneur, c'est une bénédiction de voir l'engagement de tant de bénévoles, de familles entières qui se dépensent pour les autres. La charité contamine un peu tout le monde et transforme les mentalités. La charité change le cœur, là où il y avait de la méfiance, il y a aujourd'hui une porte ouverte et un abri contre la souffrance et la douleur».
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