Un colloque à l'Académie pontificale des Sciences sociales. Photo d'illustration) Un colloque à l'Académie pontificale des Sciences sociales. Photo d'illustration) 

Un colloque à l'Académie pontificale des Sciences sur la réduction des inégalités

Durant une journée, la Casina Pie IV, au coeur des jardins du Vatican réunira des économistes, des financiers et des représentants des banques du monde entier pour réfléchir à des nouvelles formes de solidarité, dans un monde en perpétuelle mutation. Le thème de cet atelier: «Nouvelles formes de solidarité vers l'inclusion fraternelle, l'intégration et l'innovation».

Alessandro Guarasci - Cité du Vatican

À une époque d'inégalités sociales, il est nécessaire de retrouver la solidarité entre les peuples, les gouvernements et les organisations internationales. L'atelier qui s'ouvre ce mercredi 5 février au Vatican à la Casina Pie IV part de ce concept: «De nouvelles formes de fraternité dans la solidarité, l'inclusion, l'intégration et l'innovation». L'événement est organisé par l'Académie pontificale des sciences sociales. Les organisateurs réaffirment que «la solidarité est l'un des trois piliers de la doctrine sociale de l'Église, avec la subsidiarité et le bien commun. De Saint Paul VI à François, tous les Papes ont particulièrement insisté sur ce concept». Selon l'ONU, plus des deux tiers de la population mondiale vivent aujourd'hui dans des pays où les inégalités se sont accrues depuis 1990. 1 % de la population de 18 pays, dont les États-Unis, la Russie, l'Inde et le Brésil, détient plus de 20 % des richesses mondiales.

Besoin de changer les règles du jeu

Pour le président de l'Académie pontificale des sciences sociales, Stefano Zamagni, «nous avons besoin d'un pacte mondial pour changer les règles du jeu économique, en particulier au niveau international. Autrement dit, nous devons cesser de penser à corriger les inégalités en intervenant en aval et non en amont.» Selon l'économiste italien, «les interventions en aval, c'est-à-dire de type plus ou moins welfariste, auraient pu se faire sans problème jusqu'à un passé récent où les inégalités étaient maîtrisées. La nouveauté de ces trente dernières années est que ce sont les règles, c'est-à-dire la structure des relations économiques, qui génèrent des inégalités indépendamment de la volonté des gens».

Pour Stefano Zamagni, si cet atelier permet de le faire comprendre «cela serait une grande réussite. Beaucoup de gens pensent que les personnes malades, qui se trouvent au bas de l'échelle sociale, n'ont pas assez de compétences, c'est en partie vrai mais ce n'est plus le cas». «Aujourd'hui, les inégalités sont causées par le fonctionnement de la finance spéculative internationale», précise t-il.

Lors de cet atelier, sont attendues des personnalités comme l'Américain Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie mais aussi le ministre français de l'économie et des finances Bruno Le Maire tout comme ses homologues d'Argentine, du Mexique ou de France ou Kristalina Georgieva, la nouvelle directrice du Fonds Monétaire International (FMI). Le Saint-Siège sera représenté par le cardinal Luis Ladaria Ferrer, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi qui livrera un exposé sur les considérations éthiques sur des questions économiques à partir des enseignements du Pape François. 

 

 

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04 février 2020, 16:06