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La cathédrale de l'Immaculée Conception à Nagasaki, dévastée par la bombe nucléaire. Image d'illustration. La cathédrale de l'Immaculée Conception à Nagasaki, dévastée par la bombe nucléaire. Image d'illustration.  

Traité de non-prolifération nucléaire: 50 ans de soutien par le Vatican

Le TNP - Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires - est entré en vigueur le 5 mars 1970. Un demi-siècle plus tard, son message reste largement promu par le Saint-Siège.

5 mars 1970 - 5 mars 2020. Il y a 50 ans, le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires était signé par les gouvernements dépositaires (États-Unis, Royaume-Uni, Union des républiques socialistes soviétiques) et quarante autres États signataires. En 1992, la Chine et la France ont adhéré à ce traité. Puis le 10 janvier 2003, la Corée du Nord a annoncé son retrait du traité. La non-prolifération du nucléaire est un thème que le Saint-Siège a constamment défendu au fil des décennies. 

Lors de son voyage au Japon en février 1981, le Pape Jean-Paul II s'était déjà rendu à Hiroshima et Nagasaki, villes martyres de la guerre nucléaire. «Se souvenir d'Hiroshima, c'est abhorrer la guerre nucléaire, se souvenir d'Hiroshima c'est s'engager pour la paix», avait lancé le Pape polonais depuis le mémorial de la ville. 

Un appel réitéré par le Pape François sur les mêmes terres japonaises lors de son voyage apostolique en novembre 2019. Les propos du Souverain Pontife ont eux aussi été particulièrement fermes et clairs: «l'usage des armes nucléaires est immoral, c'est pourquoi cela doit être inscrit dans le Catéchisme de l'Église catholique, et pas uniquement l'usage, mais aussi la possession, parce qu'un accident, ou la folie d'un dirigeant, la folie d'un seul peut détruire l'humanité». Devant les journalistes qui l’accompagnaient pour ce 32e voyage apostolique, le Saint-Père a réitéré la ferme condamnation prononcée à Hiroshima pour faire comprendre sa valeur magistérielle. Ce n’était pas la première fois que le Pape François qualifiait d’immorale la possession ou le recours aux armes nucléaires. En revanche, une telle proposition, impliquant le texte de référence de la doctrine catholique tant sur la foi que sur la morale, était alors inédite.

Puis à Nagasaki, frappée par la bombe atomique le 9 août 1945, François a lancé un appel vibrant pour l’interdiction des armes nucléaires, depuis le parc construit sur le lieu de l'hypocentre du bombardement atomique de 1945. «La paix et la stabilité internationales sont incompatibles avec toute tentative de compter sur la peur de la destruction réciproque ou sur une menace d’anéantissement total», a-t-il notamment déclaré.

Devant la tribune des Nations-Unies 

L'Observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'ONU de 2014 à 2019, Mgr Bernardito Auza, a lui aussi alerté à de nombreuses reprises contre la prolifération du nucléaire. «La course aux armements nucléaires a été relancée et les innovations technologiques risquent de rendre la surveillance internationale extrêmement difficile», a-t-il ainsi déclaré à la tribune des Nations-Unies en octobre 2019.

De son côté, le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, a pointé l'aspect illusoire de la dissuasion nucléaire. «Les armes nucléaires offrent une fausse impression de sécurité. La paix inquiète promise par la dissuasion nucléaire s’est toujours plus souvent révélée illusoire. Les armes nucléaires ne peuvent pas créer un monde stable et sûr. Une paix durable et la sécurité internationale ne peuvent pas se fonder sur la destruction réciproquement assurée ou sur la menace d’annihilation», a-t-il martelé à l’Assemblée générale de l’ONU à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, le 26 septembre 2019. 

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05 mars 2020, 15:18