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Le cardinal Poupard, ici lors d'une cérémonie sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. Le cardinal Poupard, ici lors d'une cérémonie sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. 

Le cardinal Paul Poupard fête ses 90 ans

Figure emblématique de la Curie romaine durant de nombreuses années, et notamment durant le pontificat de saint Jean-Paul II, le président émérite du Conseil pontifical de la Culture est entré aujourd’hui dans sa 10e décennie.

Né le 30 août 1930 dans un village du Maine-et-Loire, au sein d’une famille agricole, et ordonné prêtre pour le diocèse d’Angers le 18 décembre 1954, Paul Poupard est rapidement entré au service du Saint-Siège. Dès 1959, après avoir exercé comme professeur de lettres, aumônier d’étudiants et prêtre en paroisse à Paris, l’abbé Paul Poupard rejoint la Secrétairerie d’État pour un premier temps de trois années, tout en étant aumônier de l’Institut Saint-Dominique. Alors à peine trentenaire, l’abbé Poupard vit de l’intérieur de la Curie ces années intenses du pontificat de Jean XXIII, marquées par la préparation du Concile Vatican II. Il est certainement l’un des derniers témoins directs de cette période charnière dans l’histoire de l’Église.

Suivront plusieurs années d’alternance entre Rome, où il sera un proche collaborateur de Paul VI, et la France, où il reçoit des responsabilités dans le domaine de l’enseignement. En 1971, il devient pour dix années le recteur de l’Institut catholique de Paris, et il est ordonné évêque auxiliaire de Paris en 1979, exerçant son épiscopat auprès du cardinal Marty.

Mais très rapidement, Jean-Paul II, Pape francophone et francophile, le rappelle à Rome où il sera à la fois pro-président (de 1980 à 1985) puis président (de 1985 à 1993) du Conseil pontifical pour les non-croyants, et surtout secrétaire de 1980 à 1988 puis président de 1988 à 2007 du Conseil pontifical de la Culture, qui englobera aussi le dialogue interreligieux durant sa dernière année de responsabilité. Il suivra de nombreux dossiers complexes liés à l'histoire du christianisme, à ses lumières et à ses ombres, saint Jean-Paul II faisant de la purification de la mémoire un enjeu central dans la perspective du Jubilé de l'an 2000. Dans les années 1980, le cardinal Poupard sera chargé, entre autres, de la coordination des travaux historiques concernant l’analyse du procès de Galilée et sa réhabilitation.

Élevé à la pourpre en 1985 il fut cardinal électeur lors du conclave de 2005, qui a mené à l’élection de Benoît XVI. L’actuel Pape émérite l’avait alors confirmé dans ses fonctions pour deux années supplémentaires.

Un pilier de la francophonie au Vatican

Présenté par les médias profanes comme le "ministre de la Culture" de Jean-Paul II, le cardinal Poupard a donc été et demeure une figure de référence pour tous les visiteurs francophones au Vatican, qu’ils soient évêques, prêtres, journalistes ou… présidents de la République.

Encore actuellement, le cardinal Poupard mène une retraite intellectuellement très active qui lui permet de répondre à de nombreuses sollicitations. En 2017, envoyé spécial du Pape François pour la célébration du VIIe centenaire de la Papauté d’Avignon, il se réjouissait à notre micro de cette mise en lumière d’une Papauté itinérante dans les vicissitudes de l’histoire, et dans laquelle la France a tenu un rôle significatif.

En avril 2019, après l’incendie de Notre-Dame-de-Paris, il nous avait confié son «choc» en racontant son lien très personnel avec cette cathédrale. «L’un de mes premiers souvenirs avec la cathédrale remonte à 1940. Je n’étais qu’un enfant, et alors, toute la France, dont le gouvernement radical-socialiste de l’époque, s’était précipitée à Notre-Dame. La cathédrale est plus forte que tout, à l’image des dires de Saint Augustin: "Dieu est si fort et si bon qu’Il est capable de tirer le bien du mal". Ce mal incroyable, cette tragédie du mal incarnée par l’incendie, Dieu en tire du bien», avait confié le cardinal français. 

Il soulignait que même dans le contexte d’une société postmoderne que l’on dit déchristianisée, «on ne parvient pas à chasser ces images de Notre-Dame de l’imaginaire de centaines de millions de personnes, en France, en Italie, et ailleurs en Europe et dans le monde. Voilà comment Dieu suscite le Bien à travers le Mal. Cette image va habiter très fort nos imaginaires.» «Cet incendie dans sa tragédie fait redécouvrir à l’homme rivé à ses problèmes et difficultés, qu’il est bien plus qu’un simple homme. C’est extraordinaire», nous expliquait le cardinal Poupard avec émotion.

La rédaction française de Radio Vatican-Vatican News adresse aujourd’hui ses meilleurs vœux au cardinal Poupard, interlocuteur précieux avec lequel nous espérons maintenir et approfondir les liens tissés au fil des ans.

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30 août 2020, 13:56