Contre la traite, le Saint-Siège encourage les partenariats entre États
Renforcer le partenariat et la coopération entre les États : telle est l'une des «armes» les plus efficaces pour lutter contre la traite des êtres humains, comme l’a expliqué Mgr Janusz Urbańczyk, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Celui-ci s’exprimait lors d’une réunion du Conseil permanent de l'OSCE qui s’est tenue à Vienne pendant tout le mois d’août, en consacrant une session de travail à la réflexion sur la Journée mondiale contre la traite des êtres humains, célébrée le 30 juillet. Un thème particulièrement important pour le Saint-Siège, a déclaré Mgr Urbańczyk, en soulignant comment les victimes de la traite sont «parmi les personnes les plus déshumanisées et les plus rejetées dans le monde aujourd'hui, dans tous les coins de la terre».
Un quart des victimes sont des mineurs
La traite des êtres humains est un «fléau atroce, une peste aberrante, une plaie ouverte sur le corps de la société contemporaine», s’est indigné l'Observateur permanent, faisant écho aux paroles souvent prononcées par le Pape François; elle transforme les gens en «marchandises achetées, vendues et exploitées de manières diverses et inimaginables». Par ailleurs, a dénoncé Mgr Urbańczyk, il existe une «ignorance généralisée» sur la nature du problème qui est perçu comme «épineux et honteux». Pourtant, a-t-il rappelé, «il y a plus dans le monde plus de 40 millions de victimes de la traite ou de l'exploitation, dont un quart, soit 10 millions, ont moins de 18 ans, tandis qu'un enfant sur 20, parmi les victimes de l'exploitation sexuelle dans le monde, a moins de huit ans».
Une pandémie qui a favorisé ce phénomène dramatique
La pandémie de Covid-19 est quant à elle venue modifier «les schémas habituels de traite et d'exploitation», en intensifiant le recours à la communication et à la manipulation en ligne. Elle a également «exacerbé et mis en évidence les inégalités économiques et sociales systémiques et profondément enracinées qui sont parmi les causes de la traite des êtres humains». Que faire alors? Le représentant du Saint-Siège a rappelé que «la lutte contre la traite a souvent été décrite sous la forme des trois P: prévention, protection et persécution». Il y a toutefois un quatrième "P", à savoir le partenariat, «qui n'est pas moins important et devrait être renforcé», a souligné Mgr Urbańczyk, car «le manque de coopération entre les différents acteurs étatiques rend souvent inefficaces les politiques et les programmes motivés par de bonnes intentions».
Partage d’informations entre États
L’observateur permanent du Saint-Siège a donc espéré que les États partagent «des informations pertinentes sur la traite des êtres humains» et élaborent entre eux des «réponses communes». «Une plus grande coopération est nécessaire», a-t-il insisté, «tout comme la fourniture d'une assistance aux pays situés le long des routes de la traite». «Pour être efficace, la coopération et la coordination doivent également impliquer la société civile, les organisations religieuses et les chefs religieux, ainsi que le secteur économique et les médias», a-t-il conclu, citant en exemple le Groupe Sainte-Marthe, créé en 2014 à l'initiative du Pape François. Ce groupe rassemble une centaine de délégués de 30 pays du monde entier - évêques, agents de la force publique, prêtres, religieux, représentants d'organisations, etc. – qui ont pour but de lutter contre «le fléau social de la traite des êtres humains, lié aux nouvelles formes d'esclavage», en particulier en écoutant la voix des victimes.
Vatican News Service - IP
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