Prévenir la radicalisation à travers la culture de la rencontre
Davide Dionisi-Cité du Vatican
«Le Saint-Siège condamne fermement et sans équivoque le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. Aucune raison idéologique, politique, philosophique, raciale, ethnique ou religieuse ne peut justifier le recours au terrorisme, car il viole la dignité, les droits de l'homme et le droit humanitaire international et met en danger la stabilité, la cohésion de la société et le développement, tout en menaçant la paix et la sécurité internationales». Voilà en substance ce que Mgr Janusz S. Urbańczyk, Observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'OSCE, a réitéré lors de la vidéoconférence de Vienne, qui s'est terminée le 15 septembre, sur la lutte contre le terrorisme. Une réunion organisée par l'Albanie, présidente de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour l'année 2020.
«Nous devons reconnaître que le terrorisme et l'extrémisme sont une menace généralisée qui peut toucher n'importe qui et c'est pourquoi nous sommes appelés à apporter une réponse commune», a souligné Mgr Urbańczyk. «Il est donc essentiel de prendre des mesures efficaces pour prévenir toute forme de radicalisation, en particulier chez les jeunes, ainsi que le recrutement, la formation et le financement de terroristes potentiels». Selon le prélat, une réponse durable ne saurait consister uniquement en des mesures de police ou de sécurité.
Cultiver la culture de la rencontre
«Pour prévenir la radicalisation et l'extrémisme, nous devons cultiver une culture de la rencontre qui favorise le respect mutuel et encourage le dialogue, ce qui conduira à des sociétés pacifiques et inclusives» a-t-il encore souligné, précisant que «le succès ou l'échec de nos efforts contre le terrorisme repose en grande partie sur des initiatives locales. Les gouvernements locaux et les organisations locales sont en première ligne, car ils sont directement impliqués dans la mobilisation des jeunes contre le terrorisme en leur garantissant éducation et emploi, évitant ainsi leur radicalisation. La coopération internationale doit donc soutenir les efforts des composantes locales».
Selon l'Observateur permanent du Saint-Siège, «le respect des idées et de la liberté de parole et la participation des jeunes sont essentiels pour vaincre l'extrémisme, car ils canalisent leurs griefs par le biais de processus démocratiques, ce qui atténue les pulsions de violence». Quant à l'engagement du Saint-Siège, Mgr Urbańczyk a rappelé qu'il «s'est engagé auprès des dirigeants des autres religions et de leurs communautés à prévenir l'extrémisme et la violence, en promouvant un dialogue interreligieux et interculturel sincère et une collaboration fructueuse».
Impliquer les communautés locales
Le prélat a rappelé que «le terrorisme et la violence sont souvent motivés par des facteurs économiques, politiques et socioculturels, qui alimentent les protestations des personnes en situation de marginalisation». Les efforts de lutte contre le terrorisme doivent donc impliquer les communautés locales, les gouvernements et les organisations de base, y compris celles religieuses et leurs leaders. L'évêque a demandé à la communauté internationale de travailler avec les autorités, la société civile et les communautés religieuses locales pour promouvoir le développement, favoriser l'éducation, protéger les droits de l'homme et empêcher la diffusion de la propagande terroriste. «La tolérance et l'inclusion sont réalisées par une forte promotion du droit à la liberté de conscience, de religion et de croyance, tel qu'il est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et les accords d'Helsinki».
Préserver et protéger la liberté de religion
Mgr Urbańczyk a enfin attiré l'attention sur la distinction entre les sphères politique et religieuse qui, selon lui, «doit être promue afin de préserver à la fois la liberté religieuse de tous les peuples et le rôle irremplaçable de la religion dans la formation des consciences et la création d'un consensus éthique fondamental dans la société». Aussi parce que, a-t-il indiqué, «le manque de respect et l'incapacité à garantir la liberté de conscience, de religion et de croyance favorisent un climat propice à la violence et à l'extrémisme. Il est donc essentiel de veiller à ce que les mesures de prévention du terrorisme respectent scrupuleusement le droit à la liberté de religion et de conviction et reconnaissent que les activités humanitaires légitimes des organisations confessionnelles contribuent positivement à la prévention de la violence et de la radicalisation».
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