Une Journée missionnaire mondiale marquée par la pandémie
Mgr Protase Rugambwa, archevêque de nationalité tanzanienne et Secrétaire de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples, a rappelé que même si cette Journée sera célébrée dans des circonstances particulières en raison de la pandémie de Covid-19, «la mission confiée par Jésus à l’Église ne s’arrête jamais». «Chacun de nous est invité à apporter l’amour de Dieu à tous et surtout aux personnes les plus dans le besoin. Cela signifie faire la volonté de Dieu et agir selon le plan divin du salut.»
Le thème de cette année, «Me voici, envoie-moi», doit aider chacun à ne pas voir peur, et à aller de l’avant «grâce à la force de l’Esprit Saint». La mission n’est pas confinée à la seule sphère ecclésiale en tant que telle, mais elle «va toucher et transformer tous les secteurs et les aires de la vie afin de de sauver l’humanité et la création : les familles, le monde de travail, les usines, les écoles, la politique, l’environnement, etc…».
Tous les fidèles sont donc invités à exercer une «participation active à la mission évangélisatrice de l’Église» à travers «la prière, le sacrifice, la réflexion» ainsi que le soutien matériel au travail missionnaire déployé par les OPM au nom du Pape.
L’importance accrue des OPM dans le contexte de la pandémie
Mgr Giampietro Dal Toso, président des Œuvres Pontificales Missionnaires, a pour sa part donné quelques indications statistiques sur les activités menées par les OPM afin de soutenir les Églises locales dans le contexte de la pandémie de coronavirus, en précisant que ces aides ne se situent pas dans une verticalité du nord vers le sud mais plutôt dans «une logique de communion et de circularité, dans laquelle tous contribuent au bien de tous». Au total 250 projets ont été approuvés, et 120 pays ont participé aux collectes de fond. L’Espagne, la France et la Corée du Sud représentent les principaux donateurs mais il faut aussi noter la participation de pays moins fortunés, comme le Rwanda ou le Bangladesh, qui ont aussi contribué.
Les fermetures d’églises en raison du confinement ont néanmoins rendu les conditions pratiques de quêtes très difficiles dans de nombreux endroits, surtout là où il n’existe pas de système de paiement centralisé.
Mgr Dal Toso a donné trois exemples concrets d’institutions ou de personnes qui ont pu bénéficier d’une aide des OPM : un couvent de sœurs cloitrées au Maroc, des familles chrétiennes du Bangladesh vivant des conditions de grande précarité, et des stations de radio et de télévision en Afrique qui transmettent des catéchèses et des célébrations liturgiques. L’objectif est de venir en aide «à de nombreuses petites réalités cachées, qui échappent souvent aux grands flux des aides». C’est certes «une goutte d’eau dans l’océan» mais cela représente «une façon concrète d’indiquer une communion dans l’Église, qui nous fait participer aux joies et aux douleurs des autres baptisés», a-t-il expliqué.
Pauline Jaricot, une source d’inspiration pour aujourd’hui
Le père Tadeusz Nowak, missionnaire de la Congrégation des Oblats de Marie Immaculée (OMI), a rappelé que les Œuvres Pontificales Missionnaires offrent un soutien vital pour les diocèses d’Asie, d’Océanie, d’Afrique et d’une partie de l’Amérique latine, qui sont administrés par la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples (les diocèses plus anciens, essentiellement en Europe et en Amérique du Nord, sont quant à eux rattachés à la Congrégation pour les Évêques).
Des milliers de catéchistes, de prêtres, religieux et religieuses bénéficient de programmes de formation et d’un soutien matériel liés aux OPM. Ces actions sont coordonnées à travers 120 Directions nationales.
Il a rappelé que cette année a été marquée, le 26 mai dernier, par l’approbation par le Pape François d’un miracle attribué à l’intercession de Pauline Jaricot, fondatrice des OPM au XIXe siècle. Cette femme issue de la classe moyenne, née à Lyon peu après la Révolution française, avait vécu une profonde expérience de Dieu à l’âge de 15 ans. Après avoir effectué l’année suivante un vœu privé de chasteté et de consécration à Dieu, elle s’est déployée dans l’adoration eucharistique, l’aide aux pauvres et le désir que l’Évangile du Christ atteigne le monde entier. Cette inspiration, d’abord sous une forme informelle puis de plus en plus structurée, allait mener à la création de l’œuvre de Propagation de la Foi. Un premier groupe de 10 amis fut constitué avec des employés de l’usine de son père, puis progressivement les groupes se multiplièrent dans le diocèse de Lyon, la reconnaissance diocésaine du mouvement le 2 mai 1822 marquant une étape importante dans son développement, aussi bien au-delà de l’agglomération lyonnaise.
«Pauline a dédié sa vie entière à la prière, à l’aide des pauvres, particulièrement les travailleurs, et la mission de l’Église», a expliqué le père Nowak. Malgré de nombreuses difficultés pratiques liées notamment à une escroquerie sur les fonds investis dans cette œuvre à partir du capital de l’entreprise de son père, «elle n’a jamais douté de la providence de Dieu et elle est restée assidue à la prière et au soin des autres, spécialement ceux qui n’ont pas rencontré Jésus-Christ ou n’en n’ont pas entendu parler».
Pauline Jaricot s’est éteinte le 9 janvier 1862, et c’est le 3 mai 1922 que le Pape Pie XI donnera à son Œuvre la reconnaissance pontificale, 100 ans après la reconnaissance diocésaine. Elle sera proclamée vénérable par saint Jean XXIII en 1962. «Aujourd’hui, elle est une source d’inspiration pour nous tous, particulièrement pour les laïcs. Pauline est un exemple merveilleux d’engagement de la grâce du baptême pour le travail du Royaume de Dieu et pour la mission de l’Église», a conclu le père Nowak.
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