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À la tribune de l’OSCE, Mgr Gallagher appelle à protéger la liberté religieuse

Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États, s'est exprimé jeudi 3 décembre lors de la 27ème réunion du Conseil des ministres de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui s'est tenu pour la première fois en mode virtuel en raison de la pandémie.

Isabella Piro - Cité du Vatican

«Grave préoccupation» : tel est le sentiment exprimé, au nom du Saint-Siège, par Mgr Gallagher «face au nombre croissant d'attaques terroristes, de crimes de haine et d'autres manifestations d'intolérance envers les personnes, les lieux de culte, les cimetières et les sites religieux dans l'ensemble de l'espace de l'OSCE et au-delà». Des actes de violence «particulièrement atroces», a déclaré le prélat, perpétrés contre des croyants «réunis pour prier» : ce faisant, les lieux de culte, «paradis de paix et de sérénité», deviennent «des lieux d'exécution, tandis que des enfants, des femmes et des hommes sans défense perdent la vie simplement parce qu'ils se sont réunis pour pratiquer leur religion». Et «ce qui est encore plus regrettable», a souligné le prélat, «c'est que certaines de ces attaques répugnantes» sont commises au nom de la religion. D'où le fort appel du représentant du Vatican : «La violence ne découle pas de la religion, mais de sa fausse interprétation ou de sa transformation en idéologie. La violence, la persécution et le meurtre au nom de Dieu ne sont pas des religions, mais du radicalisme, qui doit être combattu par tous par tous les moyens légitimes».

Rester vigilant face aux discriminations et à la violence

«Droit humain universel» et «facteur fondamental» pour la sécurité au sein d'un État, la liberté de religion et de croyance, a déclaré Mgr Gallagher, doit être protégée et sa protection a, comme «conséquence directe», la sauvegarde des «lieux de culte». C'est pourquoi l'OSCE doit «lutter efficacement contre l'intolérance et la discrimination à l'égard des chrétiens, des juifs, des musulmans et des membres d'autres religions, sans préjugés ni hiérarchie, en s'attaquant aux crimes de haine et aux besoins de sécurité de toutes les communautés religieuses». «Nous devons rester vigilants», a averti le prélat, car «les chrétiens continuent de souffrir des préjugés, de l'intolérance, de la discrimination et de la violence».

Dialogue et respect du droit international

Dans le même temps, le représentant du Vatican a également examiné d'autres «défis qui pèsent encore sur la sécurité commune», tels que les «conflits gelés» qui durent depuis des décennies et «nécessitent une solution». Dans cette perspective, le Saint-Siège encourage «la poursuite du travail pour la paix et la justice» et soutient «le dialogue et le respect du droit international comme instrument de résolution des conflits». En même temps, Mgr Gallagher a appelé les États membres de l'OSCE à mettre en œuvre leurs engagements, car c'est un signe de respect et d'appréciation envers l'Organisation elle-même. La mise en œuvre de bonne foi des engagements, a souligné le prélat, est également essentielle pour éviter qu'ils ne soient modifiés, annulés ou transformés par une «interprétation incorrecte, ce qui saperait la règle du consensus, un pilier essentiel de l'OSCE».

Les femmes, parmi les plus touchées par les effets de la pandémie

Dans son discours, le secrétaire aux Relations avec les États s'est ensuite attardé sur la pandémie de Covid-19 et ses graves répercussions au sein de la société. Parmi ceux-ci, le représentant du Vatican a mentionné l'émergence de «nouvelles formes de pauvreté», «les effets durables de la crise économique», «le manque d'accès à une information et une éducation correctes», ainsi que les souffrances causées par l'isolement social et la violence accrue, en particulier chez les personnes les plus vulnérables, y compris les femmes. Sur elles, a ajouté Mgr Gallagher, la pandémie a «un effet disproportionné», lié au manque de protection économique et de sécurité personnelle, particulièrement «dans le secteur du travail informel».

Les communautés religieuses, porteuses de solidarité et d'espoir

Mais ce n'est pas tout : le secrétaire aux Relations avec les États a souligné comment certaines des mesures imposées par les pays pour lutter contre la pandémie ont eu «de profondes ramifications sur plusieurs libertés fondamentales, notamment la liberté de manifester sa religion ou ses convictions, limitant également les activités éducatives et caritatives des communautés de foi». Le prélat a donc exhorté les autorités civiles à «toujours être conscientes des graves conséquences que ces réglementations entraînent pour les communautés religieuses ou les communautés de croyants», car elles jouent un rôle important pour faire face à la crise «dans les domaines sanitaire, social, spirituel et moral, avec des messages de solidarité et d'espoir».

Sauvegarder le caractère sacré de la vie

D'où l'appel du secrétaire aux relations avec les États afin que «les instruments et les politiques mis en place pour aider les plus démunis lors des urgences sanitaires soient toujours basés sur deux principes essentiels : l'inclusion de tous et la protection du caractère sacré de la vie humaine». Cependant, la situation dramatique actuelle, a conclu le représentant du Vatican, peut aussi être une opportunité à saisir, car elle peut contenir «une invitation à réfléchir sur la nécessité d'une nouvelle solidarité, d'une conversion de l'esprit et du cœur».

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04 décembre 2020, 16:15