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Cédit photo : Paul Jamet - Radio Club du Perche Cédit photo : Paul Jamet - Radio Club du Perche 

90 ans de Radio Vatican : le regard des radiophiles

Ils font partie intégrante de l’histoire de Radio Vatican. Alors que notre antenne fête ses 90 ans, en cette Journée mondiale de la radio, nous avons donné la parole à de férus radiophiles, spécialistes du média radio et des ondes courtes.

Marine Henriot - Cité du Vatican 

Leurs lettres, rapports d’écoutes ou retours d’antenne arrivent régulièrement dans la boîte aux lettres ou mail de Radio Vatican - Vatican News. Parmi ces passionnés de radio, certains l’écoutent en association, d’autres rédigent des bulletins d’informations. Tous sont des mines d’or, intarissables lorsqu’ils parlent avec amour de la radio, des auditeurs précieux de notre antenne, que certains d’entre eux connaissent très bien. Christian Ghibaudo est membre du Radio Club du Perche en France, il se souvient de sa première visite à Radio Vatican en 1975, en compagnie du père Moreau, alors en charge de la rédaction française. «Nous avons passé la journée entière à la radio !», au Palazzo Pio, en face du massif château Saint-Ange, dans le coeur la capitale italienne. «J’ai découvert radio Vatican lors d’un voyage à Rome, quand je suis revenu sur la Côte d’azur, je vous ai donc écouté sur les ondes moyennes, et le journal de 18h, je l’écoutais lui en ondes courtes», confie-t-il. Ami de Christian et membre du même club, la première fois que Paul Jamet a pris la plume pour écrire à la rédaction remonte à 1992: «je cherchais à cette époque une source d’information différente.» 

Amours précoces

Ces auditeurs sont tombés très tôt dans la marmite radio. «J’ai découvert les ondes courtes quand j’étais encore un adolescent, c’était en 1970... Bien avant internet les smartphones ou encore les réseaux sociaux, je me suis amusé à découvrir les ondes courtes, à la recherche de stations, et je suis tombé un peu par hasard comme ça sur Radio Vatican», raconte Alain Charret, auteur du bulletin électronique d’actualité militaire et du renseignement Renseignor. «J’avais quatre ou cinq ans, j’étais chez ma grand mère et puis sa soeur, et il y avait une radio, je me suis toujours demandé d'où venait le son, je croyais qu’il y avait quelqu’un dans l’appareil...», confie Philippe Marsan du Radio DX Club d'Auvergne et Francophonie, qui saura ensuite démonter puis remonter un poste radio sur le bout des doigts. Une passion développée dès l’enfance également pour Paul Jamet, «dans la ferme de mes grands parents, il y avait un poste radio, pendant la guerre ils écoutaient la BBC».

crédit photo - Paul Jamet - Radio Club du Perche
crédit photo - Paul Jamet - Radio Club du Perche

La diminution des ondes courtes

Comme toute histoire d'amour, celle entre Radio Vatican et ces passionnés de radio connaît ses hauts et ses bas. Dans les années 2000, les radios du monde entier ont tendance à diminuer voire supprimer les ondes courtes. La radio du Pape procède elle-même à une réorganisation de ces ondes. «Pour le passionné de radio que j’étais, l’abandon des ondes courtes fut quelque chose de déchirant et triste», confie Alain Charret, militaire de carrière dans le domaine des écoutes. «Le côté radio avait un aspect un peu nostalgique, il fallait chercher la bonne fréquence, arriver à la bonne heure...». Un charme aujourd’hui disparu, abonde Christian Ghibaudo: «j'ai écouté Radio Vatican quand j’ai voyagé à travers le monde, il fallait chercher en onde courte la meilleure fréquence pour écouter». «Il ne faut pas oublier que si nous sommes au milieu du désert, avec un récepteur de radio qui fonctionne avec des batteries, on peut entendre plusieurs stations de radio du monde», précise le réparateur d’anciens postes à lampes, Philippe Marsan.

Mais les ondes courtes de Radio Vatican existent toujours, elles ont par exemple permis à Paul Jamet de suivre le voyage du Pape François à Cuba en 2015. «La prise de son était fantastique! J’avais l’impression d’y être, c’était incroyable d’écouter le Pape dans un pays comme Cuba», déclare-t-il, enjoué. Un type de diffusion avec lequel renoue la Voix du Pape, en juillet 2019, à l’approche du synode sur l’Amazonie, le programme brésilien de Radio Vatican - Vatican News a repris ses émissions en ondes courtes dans la région amazonienne. 

crédit photo - Paul Jamet - Radio Club du Perche
crédit photo - Paul Jamet - Radio Club du Perche

La confiance des auditeurs 

Si Radio Vatican a su séduire ses auditeurs, nous disent-ils, au-delà de sa portée religieuse, c’est également pour sa vision de l’information. «Vous vous appuyez sur des personnes qui sont sur place, des prêtres ou des religieuses, qui ont une vision beaucoup plus réaliste du pays dans lequel ils se trouvent», nous confie par exemple l’auteur de Renseignor, qui apprécie écouter «des faits bruts et une information objective». Une distance également appréciée depuis Nice dans le sud de la France par Christian Ghibaudo: «Le Vatican ne prend pas part dans le combat entre l’occident et à l'époque le monde communiste, j’ai toujours eu confiance en l’écoute de Radio Vatican». Paul Jamet note lui avec humour, «Commencer toujours les informations par les chiens écrasés ou autre catastrophe...Oui humainement c’est important, mais d’autres choses le sont et des gens souffrent tout autant, si on parle par exemple de liberté religieuse ou politique».

Et les 100 ans de Radio Vatican ?  

L’apparition de la télévision, puis l’apparition d’internet, puis l'avènement des réseaux sociaux… autant d'inventions qui auraient pu mettre en péril l’avenir du média radio, mais les radiophiles à qui nous avons donné la parole en sont convaincus : la radio à de grands jours devant elle. «Une technologie n’en a jamais remplacé une autre», estime, philosophe et confiant, Paul Jamet. 

La parole aux auditeurs

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12 février 2021, 17:04