L'évêque de Côme témoigne au procès des abus au petit-séminaire Saint-Pie X
Vatican News
«Entre septembre 2006 et juin 2012, Gabriele Martinelli [a] eu des pratiques sexuellement inappropriés»: c'est ce qu'a déclaré lors de l'audience de jeudi Mgr Oscar Cantoni, évêque de Côme, à la barre du tribunal du Vatican, présidé par Giuseppe Pignatone. Il confirme ainsi ce qu'il avait écrit dans un rapport final en 2018 sur l'affaire Martinelli, accusé d'avoir abusé sexuellement L.G., un de ses compagnons du petit-séminaire Saint-Pie X entre 2007 et 2012.
Selon l'évêque, dont le diocèse gère l'établissement au travers de l'Opera don Folci, le comportement de Gabrielle Martinelli, mineur à l'époque des faits, était l'expression d'une «tendance homosexuelle transitoire liée à une adolescence qui n'était pas encore achevée». Il a précisé qu'aucune plainte n'a été reçue depuis que l'ancien élève est revenu à Côme, d'abord en tant que diacre en 2016, puis en tant que prêtre depuis 2017.
Entretiens à Rome
Ayant eu connaissance des accusations contre Gabriele Martinelli, et devant l'ordonner prêtre, Mgr Cantoni, arrivé à la tête du diocèse en octobre 2016, a préféré s'entretenir auparavant avec don Radice, recteur du petit-séminaire à l'époque des faits, et accusé dans ce même procès d'avoir entravé la justice. Mgr Cantoni a également rencontré le recteur du séminaire français de Rome où Gabriele Martinelli a achevé ses études, ainsi que le cardinal Angelo Comastri, archiprêtre de la basilique Saint-Pierre et responsable du service liturgique des élèves du petit-séminaire.
Au terme de ces échanges et après l'examen final de la part de la commission diocésaine “de ammittendis”, l'évêque de Côme a procédé à l'ordination de Gabriele Martinelli. Il a dans le même temps ordonné une enquête sur l'Opera don Folci qui gère au quotidien le petit-séminaire Saint-Pie X et qui est maintenant placée sous tutelle.
Gabriele Martinelli placé dans une maison pour personnes âgées
À la suite de la diffusion en novembre 2017 d'un reportage dans une émission télévisée italienne, Le Iene, Mgr Cantoni a pris quatre mesures disciplinaires entre la fin de cette année-là et 2019 pour défendre Gabriele Martinelli, mis en cause par la presse. Il a ainsi été isolé dans un monastère dans le val d'Aoste, puis dans une structure pour personnes âgées à Côme avec la possibilité de ne parler qu'au supérieur et à ses parents. «Il a toujours été respectueux des mesures que nous avons prise, il accomplit son service avec humilité et diligence, et je vais souvent le voir, lui recommandant d'agir avec discrétion car il pourrait finir sur les journaux et sa dignité pourrait en être lésée» a-t-il déclaré.
Ces mesures n'ont pas empêché Mgr Cantoni d'avoir conclu son rapport de 2018 par une demande de dédommagement de 20 000 euros à l'encontre de Gabriele Martinelli et en faveur de la victime présumée, L.G. pour les dommages qu'il aurait causés. Cette décision est suspendue au verdict qui sera prononcé à l'issue de ce procès.
Le prédécesseur de Mgr Cantoni, Mgr Diego Coletti, évêque à l'époque des faits, ne s'est pas présenté devant la cour pour raison médicale.
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