Père Guerrero: le Saint-Siège réduit les coûts, pas sa mission
«Les prévisions de dépenses pour 2021 sont les plus basses de l'histoire récente du Saint-Siège, mais les économies ont été faites sans diminuer le service à la mission du Pape et en défendant les salaires et les emplois des salariés. Nous avons besoin du soutien des fidèles».
C'est ce qu'affirme le père Juan Antonio Guerrero Alves, préfet du Secrétariat pour l'Économie, dans une interview accordée à Vatican News, expliquant que «la crise provoquée par la pandémie est la cause d'un budget restrictif, dans lequel les recettes attendues sont beaucoup plus faibles qu'en 2019, 30% de moins».
Priorité à la protection des emplois
Selon le père Guerrero, en cette période très difficile, «environ 50 % du budget est constitué en dépenses pour le personnel. Il est en hausse de 2 % en 2020 par rapport à 2019. La protection des emplois et des salaires a été une priorité pour nous jusqu'à présent».
Les mesures adoptées pour 2020, a indiqué le préfet, concernent la réduction drastique des coûts des consultations (1,5 million), l'annulation de tous les événements prévus en 2020, y compris les visites ad limina, les assemblées plénières, les conférences, les congrès et les événements similaires (1,3 million), la limitation radicale de tous les déplacements (3 millions), la suspension des achats de mobilier prévus (0,9 million), le blocage des travaux de rénovation des bâtiments non urgents ou qui peuvent être reportés (4,8 millions).
Éviter la décapitalisation intentionnelle
«J'insiste toujours sur le fait, a-t-il souligné, que nous ne sommes pas une entreprise, nous ne cherchons pas à faire du profit. Nous ne sommes même pas un État comme les autres, ni une ONG.» Le préfet du Secrétariat pour l'Économie a précisé que «l'expérience montre qu'une Église sans réserves financières continuerait cependant à accomplir sa mission d'évangélisation avec la créativité que l'Esprit a inspirée dans les occasions historiques où cela s'est produit. Nous espérons toutefois que cela ne se produira pas. Ce que nous devons éviter, c'est la décapitalisation intentionnelle ou due à une mauvaise gestion.»
Réduction des réserves du Denier de Saint-Pierre
Concernant le Denier de Saint-Pierre, le préfet a précisé qu'«il sert à couvrir les dépenses de la mission du Saint-Père, l'unité dans la charité, qu'il exerce à travers les différents dicastères. La nouveauté est que nous avons connu une série d'années au cours desquelles les dons reçus, y compris le Denier, n'ont pas couvert les coûts de cette mission et, par conséquent, les réserves du Denier accumulées au cours des années précédentes ont été consommées. En 2020, en raison de la baisse des recettes, on peut estimer (le budget n'est pas encore bouclé) une réduction des réserves de plus de 40 millions. Nous pouvons maintenant espérer la même chose en 2021.»
La générosité des fidèles
Le père Guerrero exprime sa gratitude pour la générosité des fidèles en cette année très difficile: «Au milieu des difficultés de cette période de pandémie, ils ont continué à collaborer parce qu'ils croient en la mission de l'Église et veulent soutenir le Saint-Père.» Les nouveaux scénarios qui sont apparus à la suite du Covid-19 n'inquiètent pas le jésuite, qui révèle que l'année dernière, par exemple, grâce aux nombreuses réunions par vidéoconférence, beaucoup de choses ont été économisées. «La nouvelle situation a développé la créativité et nous a permis d'apprendre. D'autre part, progresser en efficacité, faire plus avec moins, économiser. Améliorer la transparence afin que les fidèles sachent ce qui est fait de leurs dons. Si cette situation se prolonge trop longtemps, nous ne pourrons pas contenir le déficit si ce n'est avec le soutien des fidèles», a-t-il souligné.
L'Église doit devenir un modèle de référence
À propos de la réforme souhaitée par le Pape qui transfère tous les fonds de la Secrétairerie d'État à l'APSA, le préfet annonce que c'est «chose faite», aussi parce que la plupart des fonds ont déjà été transférés. «Il y a un petit reste qui présente quelques complications juridiques, mais il sera transféré sous peu. L'auditeur général effectue un audit pour certifier les soldes des différents comptes.» Enfin, sur la transparence, «elle est utile pour la gestion des ressources internes, réduire les coûts de gestion et pouvoir augmenter ceux de la mission. D'autre part, les fidèles méritent la transparence, ils doivent savoir comment l'Église dépense ce qu'elle reçoit. Pour nous, c'est une question de crédibilité. Nous sommes les premiers à devoir démontrer que la morale sociale de l'Église et les critères moraux que nous défendons fonctionnent et sont valables. On dit souvent que dans la gestion de ses ressources, l'Église doit s'adapter aux critères internationaux... Nous devons aspirer à devenir un modèle de référence international».
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