Décès du restaurateur de la chapelle Sixtine : le monde de l’art en deuil
Vatican News
Si les touristes du monde entier et les amateurs d’art peuvent admirer les fresques du plafond et des murs de la chapelle Sixtine et leurs couleurs inégalables, ils le doivent à un homme : Gianluigi Colalucci, celui qui mena «la restauration du siècle» qui mit en lumière les couleurs vraies et imprévisibles des fresques. Une entreprise qui l'a vu entrer en contact avec les tableaux de Michel-Ange pendant près de quinze ans, de 1980 à 1994.
Il l'a raconté lui-même dans le livre «Io e Michelangelo» (Moi et Michel-Ange), un journal qui retrace des faits, des personnes, des surprises et des découvertes comme l'ocre jaune des cheveux du blond Eléazar, sous une «couche très foncée, brune, compacte, opaque». Une chronique passionnante qui va du premier petit essai de nettoyage de la patine sombre qui s'était accumulée au fil des siècles sur la surface picturale à cause de la fumée de bougie et de la poussière, à la difficile décision de s'attaquer à l'ensemble de la voûte et du Jugement, encouragée par les études que le fondateur du laboratoire de restauration des peintures, Biagio Biagetti, avait menées au Vatican dans les années 1930.
Un technicien hors-pair
«Un grand homme, un grand professionnel, l'un des plus grands restaurateurs du siècle dernier nous a laissé», a commenté Barbara Jatta, directrice des Musées du Vatican. «Colalucci s'est distingué au niveau international non seulement pour avoir eu le courage, la force, la capacité d'affronter la restauration du siècle. Les directeurs des Galeries des peintures et des Musées du Vatican de l'époque, Fabrizio Mancinelli et Carlo Pietrangeli, ont décidé de s'attaquer à cette restauration parce qu'ils avaient Gianluigi Colalucci comme technicien, comme figure de référence».
Malade depuis un certain temps, il a jusqu'à la fin mis son professionnalisme à la disposition de la direction des Musées du Vatican. «Il y a quelques jours seulement - se souvient Barbara Jatta - je l'ai poussé dans un fauteuil roulant dans les Musées du Vatican avec sa femme Daniela et tout le groupe du laboratoire de restauration des peintures, dirigé par Francesca Persegati, et Guido Cornini, chef du département des Arts. Nous l'avons toujours appelé pour confirmer la marche à suivre pour de nombreuses interventions importantes, comme celle réalisée dans le Salon de Constantin, où il s'est rendu plusieurs fois, y compris récemment, pour donner des conseils».
«Gianluigi Colalucci - conclut la directrice des Musées du Vatican - est encore aujourd'hui un point de référence pour ceux qui souhaitent travailler dans le domaine de la conservation, de la protection et de la restauration. La restauration de la chapelle Sixtine a servi de référence».
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