Cardinal Re: «L'Eucharistie est une réalité non seulement à croire, mais à vivre»
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
«L'Église a toujours considéré le sacrement de l'Eucharistie comme le don le plus précieux dont elle a été enrichie», a déclaré le cardinal Re dans l’homélie cette messe de la Cène du Seigneur (in Coena Domini) célébrée à l’autel de la Chaire. Le Doyen du Collège des cardinaux, qui célébrait en son nom propre et non en tant que représentant du Pape, a offert une réflexion sur la signification de ce sacrement, en particulier dans le contexte de la pandémie où de nombreux fidèles, surtout l’année dernière, en ont été privés.
«Le centre et le cœur» de la vie de l’Église
La messe du soir du Jeudi Saint, a-t-il d’abord rappelé, «nous fait revivre le soir où le Christ, entouré des Apôtres au Cénacle, a institué l'Eucharistie et le sacerdoce et nous a confié le commandement de l'amour fraternel». Un amour qui de la part du Christ, est sans mesure, comme le laisse entendre saint Jean: Jésus «les aima jusqu’au bout», écrit-il (Jn 13,1).
«La soirée du Jeudi Saint nous rappelle donc combien nous avons été aimés; elle nous dit que le Fils de Dieu, dans son affection pour nous, ne nous a pas donné quelque chose, mais qu'il s'est donné lui-même - son Corps et son Sang - c'est-à-dire la totalité de sa personne, et que, pour notre rédemption, il a accepté de subir la mort la plus ignominieuse en s'offrant en victime», a poursuivi le cardinal italien.
L’Eucharistie célèbre le sacrifice du corps et du sang de Jésus Christ, présent sous les espèces du pain et du vin. Elle est le «don par lequel le Christ marche avec nous comme lumière, comme force, comme nourriture, comme soutien dans tous les jours de notre histoire», a souligné le préfet émérite de la Congrégation pour les évêques.
«L'Eucharistie est le centre et le cœur de la vie de l'Église. Elle doit également être le centre et le cœur de la vie de chaque chrétien», a-t-il déclaré, insistant sur la présence de Jésus dans les tabernacles de toutes les églises du monde, là où «chacun peut confier ce qu'il a sur le cœur et recevoir réconfort, force et paix du cœur».
Aimer par des actes
«L'Eucharistie est une réalité non seulement à croire, mais à vivre», a expliqué dans un second temps le doyen du Sacré-Collège. L'amour du Christ reçu en communiant «nous engage à témoigner de notre amour les uns pour les autres». L'Eucharistie est donc un appel à l’amour fraternel, au pardon et à la solidarité.
Le cardinal Re a aussi parlé du deuxième mystère dont l’institution est rappelée ce Jeudi Saint: le sacerdoce catholique. Le Christ a «rayonné sur les Apôtres des pouvoirs sacerdotaux, afin que l'Eucharistie et le Sacrement du pardon continuent à se renouveler dans l'Église ; il a fait à l'humanité un don incomparable», a-t-il souligné.
Cette année, la messe “in Coena Domini” était une fois encore marquée par les mesures de précaution liées à la pandémie de coronavirus. Le rite du lavement des pieds et la procession de l’offertoire n'ont pas eu lieu, et le temps d’adoration a été plus bref.
«De retour dans nos foyers, nous devons cependant continuer à prier, la pensée et le cœur pleins de gratitude pour Jésus-Christ, qui a voulu rester présent parmi nous comme notre contemporain sous le voile du pain et du vin» a indiqué le Doyen du Collège cardinalice, qui a indiqué la prière fidèle et insistante pour traverser l’épreuve actuelle. «En Lui, qui a fait l'expérience de la souffrance physique et de la solitude dans sa chair et dans son âme, nous voulons puiser la force dont nous avons besoin, aujourd'hui plus que jamais, pour affronter les grands défis de cette pandémie qui fait des milliers de victimes chaque jour sur toute la planète», a-t-il expliqué.
L’Eucharistie va de pair avec le pardon
Le cardinal Re a enfin fait remarquer que ce «soir qui voit la plus haute manifestation d'amour et d'amitié à notre égard est aussi le soir de la trahison». L’amour infini du Christ rencontre «l'amertume de la déloyauté et de la trahison humaines». Outre une invitation à l’action de grâce et à l’imitation du Seigneur, le Jeudi Saint est aussi «une invitation à prendre conscience de ses péchés», «à s'engager sur la voie du repentir et du renouveau pour obtenir le pardon de Dieu». Le prélat italien a donc recommandé de s’approcher aussi du sacrement de la réconciliation pour trouver la «joie» du pardon de Dieu et «commencer un renouveau spirituel».
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