Mgr Gallagher évoque le 100e anniversaire des relations Saint-Siège/Lettonie
À la base de la diplomatie pontificale, se trouve «le lien indissoluble entre l'Église et l'humanité» et les valeurs qu'elle défend et promeut «ont toujours été présentes dans ses relations avec les États», à savoir: la protection de la vie, la dignité humaine, le caractère unique et irremplaçable de la famille, la justice sociale, la paix et la liberté religieuse, a d’entrée souligné Mgr Paul Richard Gallagher.
Si «l'Eglise admet les multiplicités et les diversités légitimes» du monde séculier, elle «doit se tenir à distance d'un pluralisme compris comme un relativisme moral» qui finit par corroder aussi la démocratie, a-t-il ajouté.
Une loi enracinée dans la nature
«Aujourd'hui, malheureusement, a poursuivi Monseigneur Gallagher, prévaut l’idée erronée d’une loi qui détermine l'éthique et non l'éthique qui a la primauté». En ce sens, les chrétiens sont appelés à veiller à ce que la loi soit «enracinée dans l'objectivité de la nature, plutôt que dans la subjectivité de la volonté du législateur ou, pire, dans la popularité de la culture dominante». C'est pourquoi le Saint-Siège, à travers son activité diplomatique, ne cessera jamais de soutenir la voix des Églises locales dans la défense de la vision chrétienne de l'homme, qui «s'est révélée au cours des siècles beaucoup plus dynamique et réaliste» que d'autres visions idéologiques éphémères. Sans un horizon éthique et une référence au transcendant, en effet, «aucune construction ou reconstruction de la civilisation humaine ne sera possible», a-t-il encore souligné.
Et c'est précisément la capacité à rester ancré dans cette dimension transcendante, avec «la force d'une culture imprégnée par la foi chrétienne», a observé Mgr Gallagher, qui a permis à la Lettonie de renaître et de retrouver la liberté perdue après des décennies sous le joug soviétique. Ces aspects ont été soulignés par saint Jean-Paul II et le Pape François à l'occasion du voyage apostolique historique de 1993, après le rétablissement des relations diplomatiques entre le pays balte et le Saint-Siège, et celui de 2018 pour le centenaire de l'indépendance.
Des relations fructueuses
La présentation du livre a été suivie, entre autres, par le vice-premier ministre letton Janis Bordans, le ministre de la justice en charge des affaires religieuses, représentant le président Egils Levits, reçu en audience le même jour par le Pape François. Passant en revue les moments marquants des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la République de Lettonie au cours des cent dernières années, M. Bordans a tenu à rappeler le soutien constant apporté par le Siège apostolique à la Lettonie, notamment pendant les années d'oppression soviétique. Le ministre a ensuite souligné l'esprit de collaboration qui a caractérisé les relations entre l'Église et l'État en République de Lettonie au cours de ces trente années d'indépendance.
Édité par le prêtre Mikhail Volohov et le professeur Inese Runce, le volume 100 ans avec un esprit de vérité et de confiance. Relations diplomatiques entre la République de Lettonie et le Saint-Siège, réalisé en collaboration avec la Secrétairerie d'État du Saint-Siège, le Comité pontifical pour les sciences historiques et les Archives nationales de Lettonie, rassemble une série de documents d'archives inédits sur les relations entre la Lettonie et le Saint-Siège dans les années 1918-1958.
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