Un décret instaure une rotation des mandats dans les associations de fidèles
Vatican News
Le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie a publié un décret général, qui a force de loi, réglementant la durée et le nombre de mandats dans les associations internationales de fidèles et la représentation nécessaire des membres dans le processus d'élection de l'organe directeur international. La mesure, approuvée dans sa forme spécifique par le Pape François et promulguée ce 11 juin, prendra effet dans trois mois. Il sera contraignant pour toutes les associations de fidèles et autres entités reconnues ou érigées par le Dicastère.
L'objectif du décret est de promouvoir «une saine rotation» dans les postes à responsabilité, afin que l'autorité soit exercée comme un service authentique qui s'articule dans la communion ecclésiale. La règle du mandat quinquennal devra s'appliquer, avec un maximum de deux mandats consécutifs, soit 10 années au total. Les associations qui ont institué des durées plus longues devront donc réviser leur réglement.
Une note explicative publiée par le Dicastère avec le décret note que le Pape François, «dans la ligne de ses prédécesseurs, suggère de comprendre les besoins requis par le parcours de maturité ecclésiale des agrégations de fidèles dans la perspective de la conversion missionnaire», indiquant comme priorités «le respect de la liberté personnelle, le dépassement de l'autoréférentialité, de l'unilatéralisme et de l'absolutisme, la promotion d'une synodalité plus large, ainsi que le bien précieux de la communion».
Aider les communautés à trouver leur maturité
La note souligne qu’«il n'est pas rare que l'absence de limites aux mandats du gouvernement favorise, chez ceux qui sont appelés à gouverner, des formes d'appropriation du charisme, de personnalisme, de centralisation des fonctions ainsi que des expressions d'autoréférentialité, qui provoquent facilement de graves violations de la dignité et de la liberté de la personne et, même, de véritables abus. Un mauvais exercice de la gouvernance crée inévitablement des conflits et des tensions qui blessent la communion, affaiblissant l'élan missionnaire», est-il indiqué.
D'autre part, l'expérience a montré que «le changement générationnel des organes de direction, à travers la rotation des responsabilités directives, apporte de grands bénéfices à la vitalité de l'association: c'est une occasion de croissance créative et un encouragement pour l'investissement dans la formation; cela revigore la fidélité au charisme; cela donne du souffle et de l'efficacité à l'interprétation des signes des temps; cela encourage des formes nouvelles et actuelles d'action missionnaire».
En même temps, le Dicastère, «conscient du rôle clé joué par les fondateurs, se réserve le droit de les dispenser des limites établies pour les mandats» (art. 5 du décret), toutefois seulement «s'il le juge opportun pour le développement et la stabilité de l'association ou de l'entité, et si cette dispense correspond à la volonté claire de l'organe central de gouvernement».
Des dispositions qui concernent tous les mouvements
Dans un article pour L'Osservatore Romano, le père jésuite Ulrich Rhode, doyen de la faculté de droit canonique de l'Université pontificale grégorienne et consultant auprès du Dicastère, souligne que, outre les 109 entités reconnues ou érigées par le Dicastère, le décret (à l'exception de l'art. 3) s'applique également aux autres entités soumises à la supervision du Dicastère, notamment le Chemin Néocatéchuménal, l'Organisation internationale de service du système des cellules paroissiales d'évangélisation, l'Organisation mondiale des Cursillos de Cristiandad et le Service international du Renouveau charismatique catholique (Charis).
Le père Rhode explique que ce décret va obliger certains mouvements ecclésiaux à réformer leur organisation: «On peut s'attendre à ce que de nombreuses associations doivent convoquer une assemblée générale pour décider des modifications à apporter aux statuts à soumettre au Dicastère pour l'approbation nécessaire. Une urgence particulière existe pour les associations dans lesquelles les limites prévues par le décret ont déjà été dépassées ou seront dépassées pendant la période du mandat actuel.»
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