Le Saint-Siège pour un dialogue privilégié avec les peuples autochtones
«Promouvoir un dialogue direct avec les communautés indigènes pour mieux les aider à sortir de la pauvreté». C'est ce qu'a déclaré Mgr John Putzer, chargé d'affaires ad interim de la Mission permanente du Saint-Siège à Genève, au cours du dialogue interactif avec le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones lors de la 48e session du Conseil des droits de l'homme qui s'est tenue lundi 27 septembre 2021.
«La délégation du Saint-Siège prend note du rapport du Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones et partage la préoccupation selon laquelle les efforts de relance économique ont un impact négatif disproportionné sur les communautés autochtones. En fait, nombre de ces mesures ont donné la priorité et soutenu l'expansion des opérations commerciales au détriment de leurs terres et de l'environnement», a constaté le représentant intérimaire du Saint-Siège à l’Onu à Genève.
5% d'autochtones dans le monde
Les peuples indigènes représentent 5% de la population mondiale totale, mais ils constituent 15% de la population mondiale vivant dans l'extrême pauvreté. Dans ce contexte, des problèmes préexistants à la pandémie tels que l'insécurité alimentaire persistent, voire sont exacerbés par les mesures restrictives liées au Covid-19.
À cet égard, le Saint-Siège souhaite souligner l'importance de promouvoir le dialogue afin d'impliquer efficacement les communautés autochtones dans les efforts de redressement, a poursuivi Mgr Putzer dans son intervention, plaidant pour «un dialogue honnête» entre peuples autochtones et autorités afin de viser le bien commun.
Concilier santé et nature
Les peuples autochtones jouent en effet un rôle clé dans la préservation et la transmission des connaissances et des pratiques traditionnelles qui peuvent contribuer à améliorer la sécurité alimentaire, la santé, le bien-être dans la période post-pandémie, estime le diplomate: «La crise sanitaire mondiale actuelle devrait donc être l'occasion d'œuvrer davantage en faveur de politiques et de systèmes économiques transformateurs et écologiques capables de concilier santé et nature. En ce sens, les traditions culturelles des peuples autochtones, leur respect et leur lien avec les ressources naturelles et les terres sont un bon exemple à prendre en compte».
Une écologie intégrale des limites
Comme le dit le Pape François, «il s'agit de promouvoir un développement qui ne considère pas la consommation comme un moyen et une fin, mais qui se soucie réellement de l'environnement... Une écologie intégrale, dans laquelle la justice sociale se conjugue avec la protection de la planète».
En conclusion, la délégation du Saint-Siège a réaffirmé l'importance de promouvoir et de protéger les valeurs culturelles, le patrimoine et les droits de l'homme des peuples autochtones, ainsi que de leur donner la possibilité de continuer à être les protagonistes de leur propre développement culturel et social, a fait remarquer Mgr Putzer, concluant que «dans cette perspective, la valeur du dialogue face à face, mené de bonne foi, entre les autorités de l'État et les peuples autochtones doit devenir essentielle».
Une rencontre entre le Pape François et une délégation de peuples autochtones, des Premières nations, des Métis et des Inuits, aura lieu au Vatican en décembre prochain.
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