Le Saint-Siège appelle à la fin des violations des droits de l'homme en RDC
Le diplomate du Saint-Siège s'est exprimé mardi 5 octobre, lors de la 48e session du Conseil des droits de l'homme, qui s'est penchée sur le rapport du Haut-Commissaire des Nations unies sur la situation des droits de l'homme dans le pays africain. «La situation est alarmante», a-t-il déclaré, condamnant «fermement tous les actes de violence, en particulier ceux impliquant la perte de vies humaines, et toutes les formes de violence sexuelle» qui sont perpétrés sur le territoire congolais. D'où l'appel lancé aux autorités locales pour qu'elles fassent tout leur possible pour mettre fin à ces abus.
Vandalismes et profanations
En mai dernier, le chef de l'État, Félix Tshisekedi, avait déclaré l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, où de nombreuses attaques ont été attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF), acronyme original d'un groupe d'origine ougandaise qui a récemment déclaré son adhésion au groupe État islamique.
Récemment, plusieurs lieux de culte du diocèse de Mbuji-Mayi ont été frappés par de nombreux actes de vandalisme, de profanation et de vol d'objets sacrés. Le 1er août, la résidence de l'archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, a été vandalisée par des jeunes qui ont scandé des slogans injurieux et jeté des pierres. La raison de ces tensions est l'élection présidentielle de 2023 et la réorganisation de la Commission électorale indépendante, que le gouvernement tente de gérer en sa faveur, tandis que l'Église demande qu'elle soit libre et représentative de l'ensemble de la société.
Attaques contre l'Église
Les conséquences de cette «instabilité et insécurité politique» sont «dévastatrices pour la protection des droits de l'homme dans le pays», a déclaré Mgr Putzer, soulignant que «le Saint-Siège est particulièrement préoccupé par les attaques contre l'Église catholique», qui constituent «une grave atteinte à la liberté de religion et d'expression, mais aussi une violation de la démocratie». D'où l'invitation faite à toutes les parties concernées de veiller à ce que «le processus électoral de 2023 se déroule de manière libre, transparente, inclusive et démocratique, sur la base d'un "consensus effectif».
Le représentant du Vatican s'est également dit préoccupé par le projet de loi Tshiani: introduit par Noël Tshiani, universitaire proche du président Tshisekedi, et déposé à l'Assemblée nationale le 8 juillet 2021, ce projet de loi est également connu sous le nom de «loi sur la Congolité». Le projet de loi vise à empêcher les Congolais nés de parents non congolais d'accéder à la présidence du pays et à d'autres postes élevés de l'État. La proposition a provoqué une réaction immédiate de l'Église locale: le cardinal Ambongo lui-même l'a qualifiée «d'instrument d'exclusion et de division», des propos repris hier par Mgr Putzer, qui a souligné que le projet de loi «risque de déstabiliser et de diviser davantage le pays et de saper la crédibilité du processus électoral».
Crise humanitaire
En ce qui concerne la «politique de la terre brûlée» que certains groupes armés ont lancée dans l'est du pays, Mgr Putzer a mis en garde contre les «conséquences humanitaires» que provoquent les situations de «conflit prolongé»: jusqu'à présent, en effet, «5,2 millions de personnes ont été déplacées dans le pays et des milliers de réfugiés congolais ont été rapatriés de force depuis l'Angola». À tout cela s'ajoute la pandémie de Covid-19, qui a fait à ce jour non seulement 54 000 contaminés et plus de 1 000 morts, mais aussi la pauvreté, «les pénuries alimentaires et le manque d'égalité d'accès aux soins de santé et aux vaccinations».
Mgr Putzer a également pensé aux prisons, qui «dans certains cas sont remplies à plus de 500% de leur capacité» et dans lesquelles le coronavirus se propage très rapidement. D'où l'appel final du représentant du Saint-Siège à prendre «des décisions appropriées et opportunes pour sauver le peuple congolais», en protégeant ses droits humains et sa dignité.
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