Depuis Paris, Mgr Gallagher invite à bâtir la paix «avec détermination et foi»
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
«C’est une bonne chose que de prier Dieu pour la paix», «cette paix qui ne peut être obtenue sans lui», a d’abord lancé Mgr Gallagher sous la coupole de la cathédrale du diocèse aux Armées françaises.
«Les personnels militaires ont souvent été de courageux défenseurs de la paix ; de fait, tout soldat ne connaît que trop bien le prix de la guerre, ses conséquences multiples et tragiques, et toutes les souffrances qu’elle génère», a-t-il rappelé.
Le Secrétaire pour les Relations avec les États est ensuite revenu sur le sens de la fête du jour, le Baptême du Seigneur, par lequel se manifestent le «feu et la joie du Père dans le Fils». Le baptême signifie également, pour tous les croyants, le «désir de conversion».
Charles de Foucauld, le rayonnement dans la tempête
Une conversion qu’a vécu le bienheureux Charles de Foucauld, évoqué plus longuement par Mgr Gallagher dans cette homélie. «Sa spiritualité était extrêmement populaire il y a cinquante ans, lorsque je suis entré au séminaire; et je me suis souvent souvenu de lui lorsque je travaillais à Strasbourg, sa ville de naissance, a-t-il témoigné. Sa vie a été caractérisée par de nombreux détours et des contrastes. Sa foi chrétienne s’est affaiblie durant les années où il fut soldat ; mais elle s’est ensuite revivifiée à partir d’une expérience de pénitence et de communion dans l’église Saint-Augustin, ici même, à Paris, vers la fin d’octobre 1886», a expliqué le prélat.
Ce jour de grâce a marqué un tournant dans la vie de Charles de Foucauld. «Les grands contrastes de sa vie, son courage et son sens de l’aventure sont profondément attirants, a souligné Mgr Gallagher. Son cheminement fut un pèlerinage très spécial car nous avons là un homme qui eut une grande expérience et qui souffrit beaucoup, mais qui (…) considérait sa vie comme pure grâce».
Le futur saint français, qui sera canonisé à Rome le 15 mai prochain, «a vécu dans une période difficile et turbulente», à laquelle fait penser la période actuelle, «très conflictuelle», bien qu’exempte d’un conflit mondial.
«Il y a beaucoup trop de guerres, par procuration et interminables, et des tensions internes, des émeutes, des manifestations violentes, des attaques terroristes et des différends frontaliers, des échauffourées. Les institutions et l’autorité sont remises en cause, et le consensus social a laissé place à la polarisation», a décrit le Secrétaire pour les Relations avec les États. L’humanité se trouve en grande partie déboussolée et désespérée.
Apporter sa pierre pour construire un monde en paix
Pourtant, «ce n’est pas le moment de la résignation, de l’indifférence ou de la paralysie», ni de la préparation à une guerre, a déclaré Mgr Gallagher. Il est encore temps pour une «action positive, urgente et déterminée».
Mais il faut avant tout s’engager sur le «chemin de la paix», pour y déployer «l’artisanat de la paix» tel que le décrit le Pape François dans son message pour la Journée Mondiale de la Paix 2022. Cet artisanat repose sur le «dialogue entre les générations», le «rôle indispensable et irremplaçable de l’éducation», et «l’importance vitale du travail dans la construction et la préservation de la paix».
Ainsi, «la promotion de la paix n’est pas quelque chose qui nous dépasse», a insisté Mgr Gallagher. «C’est un effort de tous les jours et de tout le monde. Chacun a une pierre à y apporter, un rôle à jouer. C’est un chemin à suivre avec détermination et foi», a conclu l'archevêque britannique, invitant les fidèles à une «conversion continuelle du cœur et de l’esprit», avec le secours de la grâce de Dieu.
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