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Le cardinal Odilo Pedro Scherer, vice-président du CELAM et archevêque de Sao Paulo, samedi 19 février 2022 à Radio Vatican Le cardinal Odilo Pedro Scherer, vice-président du CELAM et archevêque de Sao Paulo, samedi 19 février 2022 à Radio Vatican  

Cardinal Scherer: le Synode sur l’Amazonie a fait émerger de nouvelles solutions

Les démarches que l'Église d'Amérique latine et des Caraïbes entreprend et le chemin synodal en cours sur le sous-continent ont été les principaux thèmes de l’audience de la présidence du Conseil épiscopal latino-américain avec le Pape François, ce samedi 19 février. Le cardinal Odilo Pedro Scherer, vice-président du CELAM, nous en parle.

Tiziana Campisi et Silvonei Protz - Cité du Vatican

La première assemblée ecclésiale de l'Amérique latine et des Caraïbes, s'est tenue du 21 au 28 novembre dernier à Mexico avec les membres du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM), un organe qui regroupe 22 conférences épiscopales du sous-continent. Cette assemblée est issue d’une suggestion de François au CELAM : en octobre 2019, durant le synode spécial sur l’Amazonie à Rome, le Souverain Pontife avait exprimé le désir que soit organisée une nouvelle réunion plénière, suivant le style des cinq conférences qui ont marqué la vie de l'Église en Amérique latine et dans les Caraïbes depuis 1955.

Considérant que le document issu de la Conférence d'Aparecida en mai 2007 devait encore être pleinement mis en œuvre, le Pape avait donc proposé aux évêques de réfléchir à une rencontre impliquant l'ensemble de la communauté chrétienne. Tel fut le point de départ de l'événement qui, il y a environ deux mois, a impliqué près de mille personnes, dont des évêques, des prêtres, des diacres, des religieux et religieuses et des laïcs.

Le cardinal Odilo Pedro Scherer, archevêque de São Paulo, au Brésil, et premier vice-président du CELAM, est revenu aujourd’hui au micro de Radio Vatican sur sa visite au Successeur de Pierre, en présence des autres membres de la présidence du CELAM.

Continuer un chemin de conversion

Le prélat brésilien rappelle que c'est François lui-même qui a voulu cette assemblée ecclésiale, notamment pour évaluer les fruits qui avaient mûri après la Conférence d'Aparecida, à laquelle le Saint-Père, qui était alors archevêque de Buenos Aires, avait lui aussi participé. Aparecida, ajoute le cardinal Scherer, «a produit un beau document, important pour l'Église d'Amérique latine et des Caraïbes, mais aussi pour l'Église du monde entier» et le Pape a voulu que l'Église latino-américaine se rende compte des points qui nécessitent encore des initiatives pour mettre pleinement en œuvre ce texte. Il s’agit là d’un appel à une conversion pastorale, à aller de l'avant avec un nouvel élan missionnaire.

François a également souhaité que l'Église d'Amérique latine et des Caraïbes prenne conscience des nouveaux défis qui se posent sur le continent et de ceux de l'Église tout entière, souligne le cardinal Scherer. Des préoccupations déjà présentes lors de l’assemblée ecclésiale, événement qui a connu une importante participation, avec une grande présence de laïcs. Dans l'ensemble, ce fut un moment ecclésial, explique le cardinal brésilien, et qui a fait ressortir «une nouvelle perception de ce qui se passe réellement dans l'Église sur notre continent».

Les fruits de Querida Amazonia

Faisant référence à l'exhortation apostolique post-synodale Querida Amazonia, l'archevêque de São Paulo note que «les rêves doivent être des inspirateurs d'actions et d'initiatives concrètes». Il y a encore beaucoup à faire, reconnaît-il, mais un premier fruit a été une prise de conscience plus universelle de l'importance de l'Amazonie. Il ne s'agit pas seulement de prendre soin de l'Amazonie, souligne le cardinal Scherer, mais aussi des personnes, de tout ce que signifie l'écologie intégrale, en intégrant l’enseignement de l'encyclique Laudato si'. «Nous devons tous prendre soin de cette maison commune, souligne le premier vice-président du CELAM, les populations locales, mais aussi les gouvernements locaux et amazoniens et la communauté internationale».

Enfin, le cardinal brésilien estime qu'il y a encore beaucoup à faire en Amérique latine, et qu'une question très large est celle des problèmes historiques et du dialogue entre les besoins locaux et l'intérêt universel. «Ce n'est pas toujours facile, ajoute-t-il, ce ne sera pas résolu du jour au lendemain, mais il est certain que le synode sur l'Amazonie a mis en route un processus qui, comme le dit le Pape François, avance et produit de nouvelles initiatives et de nouvelles solutions».

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19 février 2022, 16:31