Un symposium sur le sacerdoce organisé au Vatican
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Le Centre de recherche et d'anthropologie des vocations, créé en novembre 2020 et présidé par le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques organise du 17 au 19 février prochains un symposium international sur le thème “Pour une théologie fondamentale du sacerdoce”. Le Pape François ouvrira ce colloque, organisé dans la salle Paul VI du Vatican, dont l'objectif principal est d'approfondir la relation entre le sacerdoce fondamental des baptisés et le sacerdoce ministériel.
Chaque journée sera articulée par une thématique: “Tradition et nouveaux horizons” le 17, “Trinité, mission, sacramentalité” le 18, et "Célibat, charisme, spiritualité” le 19. Ces trois jours de réflexion seront conclus par un «envoi en mission» du cardinal Luis Antonio Tagle, préfet de la Congrégation pour l'Évangélisation des peuples. Venu dans les studios de Vatican News-Radio Vatican, le cardinal Ouellet est revenu sur le sens de ce symposium et les pistes de réflexion qu'il ambitionne d'ouvrir.
Pourquoi avoir voulu organiser ce symposium et quel en est l’objectif?
Ce qui a présidé à l'organisation de ce symposium, ce sont, depuis quelques années, les débats autour du célibat, mais aussi le synode sur l’Amazonie et plusieurs autres circonstances comme des synodes nationaux, qui ont touché ces questions-là. Il fallait un approfondissement de la question du sacerdoce, en particulier du sacerdoce baptismal. Dans la culture catholique, quand l'on parle de sacerdoce, nous pensons aux prêtres, aux ministères ordonnés, alors que le Concile a rétabli un équilibre entre le sacerdoce des fidèles et le sacerdoce ministériel. Et l’on a besoin d’approfondir ce lien, afin de mieux penser la communion des vocations dans l’Église, mais aussi la complémentarité des états de vie et ainsi de répondre d’une façon plus ample et plus profonde aux problèmes actuels de la vie sacerdotale.
Ce symposium va être, j’imagine, éclairé par le parcours synodal dans lequel l’Église s’est engagée. De quelle façon?
Tout à fait. La recherche s’effectue précisément dans le contexte de l’écoute du peuple de Dieu pour une Église synodale. Il faut beaucoup de temps dans l’Église pour que les orientations d’un Concile arrive vraiment à une confiance missionnaire partagée par tous les fidèles. Nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour que les baptisés comprennent que leur baptême n’est pas juste un passeport pour le Ciel mais c’est aussi une responsabilité pour communiquer au reste de l’humanité le trésor qu’ils portent dans leur cœur par la foi au Christ dont ils ont hérité, et qu’ils ont à assumer dans leur propre vie.
Le célibat devrait être une des thématiques de ce symposium, mais sera-t-il aussi débattu des questions des abus, de pouvoir, de cléricalisme?
Ce sera certainement abordé, mais ce ne sera pas au centre de l’attention parce que les études qui ont été publiées jusqu’à maintenant, que ce soit en Allemagne, en France, en Australie ont traité de ces questions, nous ont donné des éléments sociologiques, historiques, culturels, mais le travail théologique est encore à faire. L’approfondissement des raisons et des causes d’un point de vue théologique et ecclésial est encore à faire, et cela déborde le cadre de ce symposium. Mais je crois qu’il vaudrait la peine de traiter cette question et cet approfondissement lors d’une éventuelle nouvelle édition.
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