Messe pour la paix en Ukraine: la force de la prière
Marie Duhamel - Cité du Vatican
Deux logiques s’affrontent, explique le cardinal Parolin: il y a la gloire des hommes, soit la recherche du succès mondain ou du pouvoir, et la gloire de Dieu qui passe par la croix. La première, «malgré des apparences contraires, mène à la mort, au vide au néant» tandis que la seconde semble «défaite et perdante» et pourtant elle conduit à la résurrection et à la vie. «Per crucem ad Lucem», par le biais de la croix, on atteint la lumière et la gloire. Sur ce double concept de gloire se joue notre existence, et même l’histoire du monde, résume le cardinal Parolin.
La guerre n’est pas économique ou politique mais spirituelle
Dans son homélie, le secrétaire d’État commente l’Évangile selon saint Mathieu (Mt 20, 17-28). À la mère des fils de Zébédée qui lui demande de placer ses enfants à sa droite et à sa gauche dans son Royaume, Jésus répond: «Vous ne savez pas ce que vous demandez.» Jésus veut ainsi «nous guérir», explique le cardinal Parolin. Il veut guérir l’homme qui fait la guerre, non pour des motifs économique ou politique mais plutôt d’ordre spirituel. «Toutes les guerres trouvent leurs racines dans ‘un profond déséquilibre qui est enraciné dans le cœur de l’homme’» peut-on lire dans la Constitution pastorale, Gaudium et Spes, rappelle le prélat.
Le service, la grandeur de Dieu
À la mère des fils de Zébédée, Jésus enseigne que «celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude» dit l’Évangile. Ainsi s’exprime la grandeur de Dieu, voilà pourquoi Jésus lave les pieds de ses disciples lors de la Cène, voilà pourquoi il donne sa vie sur la croix.
«Ne pensez-vous pas que si nous faisions ainsi, les conflits disparaitraient progressivement de la surface de la terre ? Ne pensez-vous pas que si nous écoutions un peu plus l’invitation de Notre Seigneur, les armes se tairaient ; armes qui ne devraient même pas être construites ?» Le cardinal Parolin s’adresse aux diplomates et, en ceux qui croient en la puissance de la prière, aux croyants afin qu’ils témoignent par la parole et par l’exemple de leur vie de la Gloire de Dieu «qui n’est pas l’oppression mais exactement le contraire (…) une gloire qui remplit le monde de beauté, de bonté, qui donne la vie et construit la paix».
La paix en héritage
«Je vous donne ma paix», dit Jésus aux disciples. La paix est son héritage, rappelle le cardinal Parolin qui appelle l’assemblée réunie en la basilique Saint-Pierre «à concrétiser encore plus l’appel de Jésus» en suivant le Pape Jean XXIII qui décrivait dans son encyclique Pacem in Terris les quatre conditions pour construire la paix dans l’histoire: «le respect de la vérité, le fait de tendre vers la justice, de privilégier l’amour fraternel et la liberté qui exclut toute imposition étouffante». Un disciple de jésus ne perd jamais l’espérance, affirme le cardinal Parolin, «celui qui aime sérieusement la paix du Christ, celui qui, au milieu de mille obstacles et de mille oppositions, en témoigne, celui qui, dans la prière, demande chaque jour au Seigneur que règne la vraie paix, contribue effectivement, au moins un peu, à rendre la terre plus miséricordieuse et plus humaine», poursuit-il devant les ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège.
Avec le parterre de diplomates, le cardinal Parolin se tourne vers le Seigneur pour prononcer cette prière : «Seigneur Jésus, Prince de la Paix, regarde tes enfants qui élèvent leur cri vers toi: aide-nous à construire la paix, préserve notre langue du mal et nos lèvres du mensonge, détourne nos cœurs de l'iniquité et vers le bien. Inspire aux gens le désir de paix et éclaire leur esprit afin qu'ils suivent les chemins de la réconciliation. Console, ô Dieu miséricordieux, les cœurs affligés de tant de tes enfants, sèche les larmes de ceux qui sont dans l'épreuve, fais que la douce caresse de ta Mère Marie réchauffe les visages tristes de tant d'enfants qui sont loin de l'étreinte de leurs proches. Toi qui es le Créateur du monde, sauve cette terre de la destruction de la mort généralisée, que les armes se taisent et que résonne la douce brise de la paix. Seigneur Dieu de l'espérance, aie pitié de cette humanité sourde et aide-la à trouver le courage de pardonner.»
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