Le droit à l’eau potable défendu par le Saint-Siège au forum mondial de Dakar
Marine Henriot – Cité du Vatican
En 2010, une résolution des Nations-Unies reconnaissait «le droit à l’eau potable et à l’assainissement sûrs et propres comme un droit de l’homme essentiel à la pleine jouissance de la vie et du droit à l’exercice de tous les droits de l’homme». 12 ans plus tard, selon l’Unicef et l’OMS, plus de 2 milliards de personne n’ont toujours pas accès à l’eau, ce qui signifie qu’elles ne peuvent pas avoir de l’eau directement à leurs domiciles, et 3,6 milliards de personnes vivent dans des zones où l’eau est une ressource potentiellement rare au moins une fois par an.
Déjà à l’occasion du forum mondial de l’eau de Kyoto en 2003, le Saint-Siège militait pour que soit formellement reconnu le droit à l’eau potable comme un droit fondamental et inaliénable, fondé sur la dignité humaine. Selon la vision défendue par la papauté, l’eau est un bien triple : d’abord social, lié à la santé, à l’alimentation et aux conflits, puis économique, nécessaire à la production de biens et d’énergie et enfin environnemental.
Une simple marchandise ?
La question du droit à l’eau potable et à l’assainissement relève également de l’éducation, note Tebaldo Vinciguerra, en charge des dossiers environnementaux au Dicastère pour le Service du développement humain intégral, «Education à combattre et à refuser toutes les discriminations, éducation par rapport à l’eau et à eviter le gaspillage et la pollution.» Par ailleurs, éclaire Tebaldo Vinciguerra, «Il y a également une question idéologique par rapport à la vision économique de l’eau. Peut-on considérer l’eau comme n’importe quelle marchandise ?».
Une question sur laquelle alertait le Pape François il y a un an lors de l’audience générale du 21 mars 2021, à la veille de la Journée mondiale de l’eau : «Pour nous, croyants, "sœur eau" n'est pas une marchandise: elle est un symbole universel et une source de vie et de santé. Trop de frères et sœurs ont accès à une eau peu abondante et peut-être polluée! Il est nécessaire de garantir à tous une eau potable et des installations sanitaires», avait déclaré le Saint-Père.
Tebaldo Vinciguerra, en charge des dossiers environnementaux au Dicastère pour le Service du développement humain intégral, revient sur les dossiers défendus à Dakar lors de ce 9ème forum mondial de l’eau :
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