Les mouvements ecclésiaux, protagonistes de la nouvelle évangélisation

Entretien réalisé par Debora Donnini – Cité du Vatican

«Les conditions de travail au sein des associations. Un service selon la justice et la charité», tel est le thème de la rencontre annuelle du dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie qui s'est tenue le 27 avril à la Curie générale des Jésuites, en présence des animateurs d’associations de fidèles, des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles. De nombreuses problématiques ont été abordées lors de cette rencontre: le travail comme valeur en soi, comme lieu de sanctification et de témoignage civil et chrétien pour tout baptisé, même pour celui qui est employé dans sa propre association ; le devoir de conjuguer l'engagement pour l'évangélisation avec la dignité du travail, à réaliser selon les critères de justice qu'il requiert ; le respect des droits et de la dignité des travailleurs et les devoirs des associations qui les emploient.

La rencontre annuelle avec les modérateurs des associations de fidèles, des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles est un parcours d'accompagnement et de dialogue avec les différentes associations internationales reconnues ou érigées par le dicastère. C'est aussi un temps d'écoute et de partage, ainsi que de formation. 

Journée d’étude sur les mouvements ecclésiaux

Ce 27 avril, se tenait également à l'Université pontificale de la Sainte-Croix, une journée d'étude consacrée aux mouvements, aux communautés nouvelles, aux associations de laïcs centrée sur le thème: «Le temps de recueillir les fruits de l'Esprit». Il s'agit d'une réflexion théologique qui s'articule autour de trois piliers: le charisme, le baptême et la mission.

Le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie a introduit la journée d'étude ce matin, a insisté sur l'importance des mouvements de laïcs dans l'Église.

Tout d'abord, je voudrais remercier l'Université et de nombreuses autres universités pontificales qui commencent maintenant à réfléchir à des programmes, séminaires et conférences, voire des cours pour les laïcs de tous les mouvements. Depuis le début de son pontificat, le Pape François ne cesse de parler de l'importance des mouvements de laïcs dans l'Église, car nous avons besoin aujourd'hui d'un nouvel esprit missionnaire. Le Pape dit toujours que nous devons sortir, que nous devons faire une nouvelle évangélisation.

Les trois réflexions de la matinée ont porté sur le charisme, le baptême et la mission. Ce sont les trois éléments fondateurs de ces réalités ecclésiales qui, depuis le Concile Vatican II, ont connu un grand essor...

Oui. Le Concile Vatican II a été un moment de naissance pour de nombreux mouvements ecclésiaux, parce que les pères de Vatican II ont vu le besoin -et aujourd'hui plus que jamais- de laïcs qui comprennent ce qu'est la vocation d'être chrétien: ce sont eux qui peuvent faire cette évangélisation. Et il s'agit de témoigner de la vie chrétienne.

À la lumière de ces temps difficiles de guerres et de pandémies que nous traversons, considérez-vous que la mission de ces organisations est importante ?

Plus que jamais ! Ces communautés ont la possibilité -que bien souvent n'ont pas les prêtres et les religieuses, de vivre la vie normale du monde. Elles sont dans le monde: elles peuvent donner un témoignage de vie chrétienne.

La 10e Rencontre mondiale des familles qui se tiendra à Rome du 22 au 26 juin prochain sur le thème «L'amour familial: vocation et chemin de sainteté», sera l'acte de clôture de l'année pour la «famille Amoris Laetitia». Comment pouvons-nous soutenir les familles aujourd'hui, y compris les familles chrétiennes ?

J'invite tout le monde à bien lire Amoris Laetitia. Nous devons lire les troisième et quatrième chapitres, qui parlent toujours de l'amour qui existe entre un homme et une femme, et aussi de l'importance de la fraternité entre les époux et avec le monde entier. Chacun de nous doit être responsable des autres. Et de la même manière, les couples doivent se sentir partie intégrante de toute la communauté de l'Église et doivent accompagner les autres, accompagner les personnes qui ont des difficultés, accompagner tout le monde. C'est l'avenir du monde, l'avenir de notre société. Ici, les mouvements ecclésiaux qui travaillent spécifiquement avec la famille peuvent aussi faire ce travail, et ils doivent le faire !