Le cardinal Parolin rend visite à l'Église du Mexique
Alina Tufani Díaz – Cité du Vatican
«Nous sommes confrontés à des temps difficiles, provoqués par des idéologies et des intérêts de diverses natures qui semblent vouloir supplanter les vraies valeurs de l'Évangile». C'est ce qu'a déclaré lundi soir, 25 avril, le cardinal Pietro Parolin lors de la messe d'ouverture de la 112e assemblée plénière et rencontre ecclésiale du Mexique, en la basilique Notre-Dame-de-Guadalupe de Mexico. Concélébrée par Mgr Rogelio Cabrera López, archevêque de Monterrey et président de la Conférence épiscopale mexicaine (CEM), et le cardinal Carlos Aguiar Retes, primat du Mexique, la célébration a réuni 94 archevêques et évêques, ainsi que des autorités religieuses et civiles du pays.
L'humanité a besoin des grâces de Dieu
Assurant qu’il s’agissait d’un «privilège» de célébrer le temps pascal «sous le regard de Notre-Dame de Guadalupe», le cardinal Parolin a demandé que, tout au long de ces jours où l'Église vit la grâce et la joie de Pâques, les croyants embrassent avec la prière toute l'humanité, pour laquelle le Christ est mort et ressuscité: «Une humanité assoiffée et qui a besoin des grâces du triomphe du Seigneur sur la mort et le mal». Il a déploré que «d'innombrables femmes et hommes continuent de souffrir de la discrimination, de la corruption et du manque de justice», une situation de «douleur et de souffrance».
Dans ce contexte, le cardinal italien a souligné que, face aux réalités actuelles, nous devions «garder les yeux ouverts pour regarder les misères du monde, les blessures de tant de frères et sœurs privés de dignité», comme y invite l'évêque de Rome: «Nous voulons être provoqués pour écouter leur cri d'aide..., nous voulons que leur cri devienne le nôtre».
Le courage de proclamer l'Évangile
Le cardinal Parolin a demandé l'intercession de saint Marc l'Évangéliste, dont la fête a été célébrée ce lundi, et celle de Notre Dame de Guadalupe, pour nous obtenir «le don d'un courage et d'une générosité croissants pour savoir regarder et rechercher avec un vif intérêt non seulement ce qui est bon pour nos communautés mais aussi ce qui est bon pour tous, pour le bien commun, pour chaque personne et pour toute la communauté».
Le Mexique et le Saint-Siège, des liens de concorde et de fraternité
«Laïcité ouverte et liberté religieuse, une vision contemporaine» est le thème de la rencontre académique et commémorative qui se déroule ce mardi 26 avril, à l'occasion du 30e anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre l'État mexicain et le Saint-Siège. Le secrétaire d'État, Pietro Parolin, le secrétaire mexicain aux Affaires étrangères, Marcelo Ebrard Casaubón, et plusieurs universitaires mexicains participent à l'événement.
Le 21 septembre 1992, le ministère mexicain des Affaires étrangères et la Secrétairerie d'État du Saint-Siège avaient signé des accords aboutissant à une relation fondée sur des valeurs communes et des actions conjointes, visant à promouvoir le respect des droits humains, en tenant compte de l'importance du catholicisme au Mexique et des principes de laïcité et de séparation de l'État mexicain et de l'Église. La présence du cardinal Parolin à l'occasion de cet anniversaire revêt une importance particulière étant donné que son travail au sein de la délégation apostolique au Mexique entre 1989 et 1991, avec le nonce Girolamo Prigione, a été déterminant pour la reconnaissance juridique de l'Église catholique un an plus tard.
Ordination du nouveau nonce au Congo et au Gabon
Le secrétaire d'État du Saint-Siège est arrivé au Mexique jeudi 21 avril et a été reçu par Mgr Roberto Lucchini, chargé d'Affaires de la nonciature, Bernardo Aguilar Calvo, directeur général pour l'Europe du ministère des Affaires étrangères du Mexique, Mgr Andrea Piccioni, official de la Secrétairerie d’État et Mgr Ramon Castro Castro, évêque de Cuernavaca (centre sud du pays) et secrétaire général de la CEM.
Samedi 23 avril, le cardinal Parolin s'est rendu dans le diocèse d'Autlán, dans l'État de Jalisco, où il a présidé l'ordination épiscopale du père Javier Herrera Corona, nommé par le Pape François nouveau nonce apostolique en République du Congo et au Gabon. La célébration a eu lieu au séminaire d'Autlán, lieu de naissance de Mgr Herrera Corona, et a été concélébrée par l'évêque de ce diocèse, Rafael Sandoval, en présence de l'archevêque de Guadalajara, le cardinal Francisco Robles Ortega, et d'autres évêques, autorités civiles et religieuses.
Le cardinal Parolin a rappelé que le nonce est «un pont» entre le Pape, le Saint-Siège et les États et organisations internationales et «est celui qui fait connaître les directives de la Doctrine sociale de l'Église, le magistère des Papes sur la défense de la vie dans toutes ses étapes, de la conception à la mort naturelle».
Plénière épiscopale et rencontre ecclésiale
Cette année, les évêques mexicains ont voulu faire de leur assemblée plénière, qui s'achèvera le 29 avril, une occasion de rencontre et d'écoute du parcours synodal entrepris par l'Église universelle depuis octobre 2021 à la demande du Pape. D'où la tenue de la première Assemblée ecclésiale du Mexique en parallèle à la session plénière.
En effet, la Conférence épiscopale mexicaine a assuré dans un communiqué que cette semaine sera placée sous le signe de la pastorale, de la proximité et du dialogue, avec différents espaces où participeront des laïcs, des membres de la vie consacrée, des évêques, des prêtres, des diacres, des séminaristes et des personnes de bonne volonté, afin d'aborder différents thèmes tels que la violence au Mexique, la situation de la guerre dans le monde, la pandémie et, en même temps, de chercher de nouvelles voies pour résoudre les problèmes émergents du pays.
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