Dernier rite des funérailles présidé par le Pape François. Dernier rite des funérailles présidé par le Pape François. 

Funérailles du cardinal Sodano, un homme de cœur et de devoir

Les funérailles du cardinal Angelo Sodano, décédé le 28 mai dernier ont été présidées dans la basilique Saint-Pierre par un de ses collaborateurs de longue date à la Secrétairerie d'État et actuel doyen du Sacré Collège, le cardinal Giovanni Battista Re. À la fin de la célébration, le Pape François a dirigé le rite de l'Ultima Commendatio et du Valedictio.

Alessandro Di Bussolo - Cité du Vatican

«Beaucoup d'entre nous ont pu apprécier de près le sens élevé du devoir du cardinal Sodano, ses dons d'intelligence et de cœur, sa sensibilité aux objectifs pastoraux de l'action de l'Église dans le monde, sa sagesse dans l'évaluation des événements et des situations, et sa volonté d'aider en recherchant dans chaque cas des solutions appropriées». Dans son homélie, le cardinal Giovanni Battista Re qui a présidé les funérailles du cardinal ce matin à l'autel de la Chaire dans la basilique Saint-Pierre, est revenu avec émotion sur la figure du cardinal Angelo Sodano qui fut pendant 15 ans le premier collaborateur de saint Jean-Paul II puis du Pape Benoît XVI. L’actuel doyen du Collège des cardinaux a passé 10 ans avec le cardinal défunt au service du Saint-Siège à la Secrétairerie d'État.

«Il a cru fermement en Jésus, et il l’a suivi fidèlement»

De la fin de l'année 1989 à l'an 2000, le cardinal Re a servi à la Secrétairerie d'État en tant que Substitut aux affaires générales, tandis que feu le cardinal piémontais a été d'abord pro-secrétaire, puis secrétaire d'État du Pape Wojtyla. Au cours de ses soixante années de service au Saint-Siège, depuis le moment où il était un jeune diplomate dans les nonciatures de l'Équateur, de l'Uruguay et du Chili, jusqu'à sa démission en tant que doyen du Sacré Collège à la fin de 2019, Angelo Sodano, a souligné le cardinal Re, «a cru fermement au Christ et l'a suivi fidèlement, le servant avec amour et dévouement à l'Église et à son Vicaire».

Aimer l'Église «en travaillant dans ses institutions»

Le thème de l'amour de l'Église, a précisé le doyen, était familier au cardinal Sodano qui, à plusieurs reprises, dans ses homélies ou dans ses discours, a cité le livre du cardinal Ballestrero de 1992 Questa Chiesa da amare (Cette Église à aimer), «soulignant qu'il ne suffit pas de croire au mystère de l'Église, mais qu'il faut l'aimer non pas de manière abstraite, mais en travaillant dans ses institutions, en partageant les problèmes quotidiens d'une Église qui enseigne, d'une Église qui sanctifie et d'une Église qui guide dans la charité».

La Curie rassemblée pour les obsèques du cardinal Sodano.
La Curie rassemblée pour les obsèques du cardinal Sodano.

Son testament spirituel, rédigé à l'âge de 90 ans

La certitude que la mort «est la porte qui ouvre le chemin» qui mène «à la rencontre personnelle avec Dieu», parce que «nous avons un destin d'éternité », a expliqué le cardinal Re en introduisant son homélie, «a illuminé toute l'existence du cardinal Angelo Sodano, que le Seigneur a appelé à Lui du lit d'un hôpital où il était hospitalisé depuis trois semaines». Et il a rappelé qu'«il y a quatre ans, à l'âge de quatre-vingt-dix ans», le cardinal Sodano a écrit dans son testament spirituel qu’il renouvelait son «acte de foi, d'espérance et de charité, tel que je l'ai appris enfant sur les genoux de ma mère», dans l'attente de l'appel du Seigneur. Il se tourne vers le Seigneur, «espérant qu'un jour il me recevra dans ses bras avec miséricorde», et vers la très sainte Vierge Marie «invoquée depuis ma jeunesse comme la "Porte du Paradis"».

Missions en Europe de l'Est et au Chili

En ce qui concerne les services rendus au Saint-Siège par le défunt cardinal, le doyen du Collège des cardinaux a évoqué la période allant de 1968 à 1977. Au sein du «Conseil pour les affaires publiques de l'Église», sous la direction du cardinal Agostino Casaroli, le cardinal Sodano «s'est consacré aux relations du Siège apostolique avec l'Europe de l'Est et a eu l'occasion de visiter la Roumanie, la Hongrie et l'Allemagne de l'Est». L'Europe était alors divisée en deux «blocs». Il fut ensuite nonce apostolique au Chili de 1977 à 1988, collaborant à l'initiative de médiation dans le différend entre le Chili et l'Argentine au sujet des îles Lennox, Nueva et Picton, et du canal de Beagle, que le Pape Jean-Paul II avait confié au cardinal Antonio Samoré. «Ces années ont été difficiles pour le Chili», a souligné le cardinal Re, «notamment à cause de la dictature du général Pinochet».

Un Secrétaire d'État qui «a fait tout son possible pour la paix»

En mai 1988, saint Jean-Paul II l'a rappelé du Chili à Rome, «le nommant secrétaire pour les Relations avec les États ; deux ans plus tard, il l'a nommé pro-secrétaire d'État et, peu après, cardinal et Secrétaire d'État, poste qu'il a continué à occuper sous le pontificat de Benoît XVI pendant un an et demi». Pendant les presque 16 ans où il a été le premier collaborateur du Pape, souligne encore le doyen, «il a travaillé avec compétence et dévouement en faveur de la paix», dans des moments particulièrement complexes allant de «la fin de la guerre froide, au conflit du Golfe Persique, à la guerre en Irak, aux conflits des Balkans, au tragique 11 septembre 2001 à New York et à la croissance ultérieure du terrorisme dans le monde».

Le dernier rite présidé par le Pape

À la fin de la célébration, le Pape François a présidé le rite de l'Ultima Commendatio et du Valedictio.

Des laïcs et des religieuses se recueillent sur le cercueil du cardinal.
Des laïcs et des religieuses se recueillent sur le cercueil du cardinal.

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31 mai 2022, 14:23