Le cardinal Pietro Parolin en visite au Soudan du Sud, le 8 juillet 2022. Le cardinal Pietro Parolin en visite au Soudan du Sud, le 8 juillet 2022.  

L'envoi du cardinal Parolin au Soudan du Sud, geste prophétique du Pape

Le provincial des missionnaires comboniens dans le pays africain, le père Okot, relate l'espérance née chez ses compatriotes après la visite du cardinal Secrétaire d'Etat, émissaire du Pape François.

Francesca Sabatinelli – Cité du Vatican

La récente visite du cardinal Pietro Parolin au Congo et au Soudan du Sud avait pour but d'assurer à ces deux nations que «le Pape avait l'intention de s'y rendre», et que «le voyage a été reporté uniquement en raison de son état de santé». C'est ce qu'a répété le Secrétaire d'Etat du Saint-Siège, justifiant la raison de sa présence dans les deux pays africains, du 1er au 8 juillet. Au Soudan du Sud, la déception liée au report du voyage papal a progressivement laissé place à la joie et à la célébration de l'arrivée du cardinal, confirme le père Louis Okot. Le provincial des Comboniens au Soudan du Sud a également participé aux rencontres du cardinal dans le pays. 

Un «signe prophétique de la part du Pape»

«La douleur» des Sud-soudanais, explique le père Okot au micro de Vatican News, «était celle de tous les Sud-Soudanais et non pas seulement celle des catholiques. Je pense que l'envoi de Pietro Parolin a été un signe prophétique de la part du Pape, qui a ainsi fait preuve d'une attention pastorale envers les gens, en délivrant au cardinal le message qu'il aurait lui-même voulu apporter». «C'est donc un grand réconfort pour les Sud-Soudanais que de rencontrer l’émissaire du Pape François, poursuit-il. Emissaire «à qui ils ont manifesté leurs sentiments de joie et de bonheur dès son arrivée à l'aéroport de Juba. Ils y ont vu l'attention du Pape, poursuit le Combonien, pour leur parcours de souffrance. L'espoir de l'arrivée de François n'a donc pas été perdu, mais a été récupéré par la visite du cardinal», considère le père Okot.


L'espoir que la violence prenne fin

A Bentiu, dans l'Etat d'Unity, le cardinal avait qualifé d’inacceptables les conditions de vie des personnes déplacées dans le camp, qu’il avait décrit comme la «périphérie des périphéries». Un nombre impressionnant de personnes, contraintes de vivre dans des situations extrêmes, qui provoquent à leur vue «un coup de poing dans l'estomac», selon les mots du cardinal Parolin. «Ces mots, ainsi que les images qui ont circulé, feront prendre conscience que l'on ne peut pas rester indifférent aux conditions dans lesquelles vivent ces personnes», indique le père Okot. Lui considère que la meilleure solution reste que le gouvernement sud-soudanais, et tous ceux qui «ont contribué à cette souffrance», mettent fin à la violence «pour donner au peuple la paix, la liberté, la sécurité, la santé et l'éducation». Les paroles du cardinal Parolin n'étaient ainsi pas seulement un appel à l'aide matérielle, «mais [visaient] également à garantir la justice et la réconciliation», rappelle-t-il.

La visite du cardinal, espère l'ecclésiastique, incitera la communauté internationale à «frapper au cœur de nos gouvernants pour qu'ils cessent de retarder la mise en œuvre de la paix au Soudan du Sud». L'espoir tient dans ces paroles du cardinal, afin qu’elles «puissent avoir un effet sur le gouvernement, qu'elles puissent changer les cœurs, et accélérer les bonnes actions pour assurer la sécurité et la paix». Les grands remerciements du Combonien vont ensuite au Pape François, «qui a toujours montré qu'il marchait avec nous sur notre chemin de foi et de vie», puis au cardinal Pietro Parolin, pour s'être rendu au Soudan du Sud et avoir ainsi montré «que l'Église est avec nous et pense à nous». 

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15 juillet 2022, 11:00