Synode sur la synodalité, les responsables continentaux à Rome
Sœur Bernadette Reis - Cité du Vatican
Ce 28 novembre a eu lieu dans les bureaux du Secrétariat du Synode, une réunion avec les présidents des rencontres internationales des Conférences épiscopales, et les coordinateurs des assemblées continentales du Synode des évêques.
Au cours de la rencontre, les différents représentants de chaque continent ont présenté les points spécifiques du parcours synodal sur la phase continentale. Pour chaque territoire: Asie, Afrique, Océanie, Amérique du Nord, Moyen-Orient, Amérique latine et Europe, des informations concernant les personnes directement impliquées dans le processus synodal ont été livrées, aussi sur les dates déjà prévues, les participants, l'objectif et la méthodologie des assemblées continentales.
Les commentaires des différents délégués ont illustré les questions les plus sensibles pour les pasteurs, qui ont exprimé certaines préoccupations pastorales constatées après la lecture du document de travail pour la phase continentale: la nécessité de tendre la main aux militaires et à leurs familles, de développer une théologie de Dieu avec en toile de fond la souffrance à laquelle beaucoup sont confrontés dans le monde d'aujourd'hui, et comment le processus synodal a jusqu'à présent fourni aux conférences épiscopales un forum concret à travers lequel commencer à comprendre la nouvelle vision que le Pape François propose sur la façon d'être l'Église.
Mauricio López, membre de la Commission de la méthodologie ayant animé la session, a souligné avoir eu des doutes il y a cinq mois sur la phase continentale, mais après avoir écouté les présentations des différents délégués, il constate maintenant qu'il y a une plus grande compréhension de la direction dans laquelle le Synode se dirige. Il a également exprimé sa gratitude pour la façon dont la méthodologie et les outils proposés par le Secrétariat ont été adoptés et mis en œuvre, au cours du processus de la phase continentale.
Poursuite du dialogue sur le document continental
Pour sa part, le père Giacomo Costa, consultant auprès du Secrétariat général du Synode qui a été impliqué à tous les niveaux du processus synodal jusqu'à présent et dans la rédaction du document de travail pour cette phase, a présenté quelques aspects de la méthodologie que le Secrétariat propose pour les assemblées de la phase continentale. L'objectif de la méthodologie proposée est de favoriser le dialogue, en utilisant le document de travail de la phase continentale comme tremplin. Le document, qui reflète les milliers de pages du processus de consultation au niveau paroissial et national, a été proposé à toutes les églises locales pour un dialogue plus approfondi. Ce n'est qu'ensuite qu'il sera présenté au Pape et finalement à la session du Synode.
La question principale guidant le parcours synodal
Le Document, explique encore le père Costa, est le fruit de la consultation du Peuple de Dieu, et non la base d'un discernement pastoral à mettre en œuvre après le Synode ou d'une enquête sociologique. Le processus de consultation se déroule donc toujours autour de la question fondamentale: «Comment les Églises locales vivent-elles et font-elles l'expérience de marcher ensemble, et où l'Esprit Saint nous conduit-il?» Par conséquent, la méthodologie utilisée cherche à faire ressortir les expériences, les points de vue et les questions particulières, ainsi que les priorités pastorales au niveau de l'Église locale dans le monde, qui contribueront ensuite au dialogue synodal plus large. Le fruit de ce dialogue constituera le contenu des documents que chaque groupe de travail synodal continental enverra au Secrétariat d'ici le 31 mars 2023.
Ce processus, a poursuivi le père Costa, requiert l'art du discernement, la capacité d'écouter profondément ce qui est dit, au-delà des mots utilisés. Dans le processus synodal, il y a le discernement que les évêques sont appelés à exercer à ce stade, a-t-il dit. Il est celui guidé par la théologie afin de les aider à écouter et à comprendre quelles autres questions doivent être posées. Il s'agit d'un type de discernement différent de celui qui sera requis plus tard lors des sessions synodales proprement dites, lorsque la théologie servira d'aide au discernement entre son application et les expériences, les idées, les questions et les priorités pastorales qui ont émergé au cours de la phase continentale.
Donner une voix aux défis
Le professeur Susan Pascoe, membre de la Commission sur la méthodologie du Synode et de la Task Force pour la phase continentale, s’est exprimée sur les défis: le défi auquel l'Église est confrontée en ce qui concerne la manière dont elle accomplit sa mission; la prévalence de la piété personnelle plutôt que des pratiques et des rituels communautaires; la quantité d'informations, de propositions et de suggestions rendant difficile la synthèse ou la conclusion; la nécessité de préciser la définition du terme "inclusif" en ce qui concerne les voix et les points de vue des non-catholiques ou des anciens catholiques; le malentendu selon lequel le processus de consultation vise à répondre à toutes les demandes formulées par les personnes; la mise en évidence des voix des femmes, en particulier dans les endroits où les sociétés sont encore patriarcales; l'interprétation médiatique du Synode d'un point de vue sociologique plutôt qu'ecclésiastique.
La session de ce lundi 28 novembre s'est terminée par deux courtes présentations: le directeur de la communication du Synode, Thierry Bonaventura, a résumé les différents efforts de communication et les thèmes qui ont émergé du processus synodal, tandis que la sous-secrétaire du Secrétariat du Synode, sœur Nathalie Becquart, a présenté les activités de collecte de fonds pour subventionner les assemblées continentales.
À la fin, le cardinal Mario Grech, pro-secrétaire général du Synode des évêques, a réfléchi à la pertinence de l'utilisation de l'image de Corneille et Pierre, Actes 10, proposée dans le document préparatoire.
Indépendamment des défis que le processus synodal soulève, a relevé le cardinal maltais, la position fondamentale est de rester attentif, comme saint Pierre, à la voix de l'Esprit Saint, qui peut parler même à travers un païen.
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